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L'union de l'UDI et du Modem officialisée

Jean-François Copé (G), François Bayrou (C) et Jean-Louis Borloo assistent le 11 juin 2013 à une cérémonie à Paris en hommage à l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy [Charles Platiau / Pool/AFP/Archives]

En s’alliant aujourd’hui, l’UDI et le Modem espèrent séduire un électorat déçu par le PS et l’UMP et incarner une alternative crédible.

 

C’est un mariage qui tombe à point nommé. Alors que l’exaspération monte chez les Français vis-à-vis du pouvoir en place et que l’UMP ne semble pas en profiter, le président de l’UDI, Jean-Louis Borloo, et son homologue du Modem, François Bayrou, doivent officialiser aujourd’hui leur union.

En s’alliant, les anciens rivaux espèrent se faire une place dans le paysage politique et contrer la montée du Front national. Pour mettre sur les rails un tel projet, un contrat de mariage était toutefois nécessaire.

Le document, qui doit être dévoilé par les deux hommes en fin d’après-midi à Paris, devrait fixer les conditions de cette alliance en vue des élections municipales et européennes de 2014, révéler le nom de baptême de la nouvelle force centriste qui en découlera et déterminer la procédure pour désigner un candidat centriste pour la présidentielle de 2017.

 

Un mariage déjà contesté 

Très attendue, la charte en question a tardé à être finalisée car elle devait réussir l’exploit de contenter à la fois l’UDI, qui se situe au centre droit et considère toujours l’UMP comme un partenaire privilégié, et le Modem, qui a initialement été créé pour incarner un centre complètement indépendant. De fait, le mariage est compliqué.

A l’UDI, il ne fait d’ailleurs toujours pas l’unanimité. Le député UDI François Sauvadet, qui reproche à François Bayrou de s’être prononcé pour François Hollande en 2012 et au Modem de s’allier avec le PS à Dijon, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne serait pas présent à la conférence de presse d’aujourd’hui. A l’UMP, où le climat est aussi tendu, on voit également cette union d’un mauvais œil. Le député UMP des Français de l’étranger, Frédéric Lefebvre, a mis en garde hier sur France 2 contre ce «rassemblement» qui, selon lui, «ouvrirait en grand les portes du FN».

 

Après l’union, le projet

Pour l’UDI et le Modem, le plus dur reste toutefois à venir. Car Jean-louis Borloo et François Bayrou ne pourront pas compter uniquement sur le vote contestataire pour s’imposer dans le paysage politique. Ils devront aussi convaincre l’électorat qu’ils peuvent incarner une véritable alternance politique.

«Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen surfent sur le mécontentement. Mais, nous, si nous voulons être crédibles demain quand on sera au pouvoir, il nous faudra avoir un projet politique solide», acquiesce Philippe Vigier, porte-parole de l’UDI.

Même si la campagne des élections européennes s’annonce «très difficile», il faudra démontrer que le programme du FN «n’est pas crédible», préconise-t-il également. «Un tiers des électeurs sont pro-européens, modérés, ne se reconnaissent pas dans le clivage gauche-droite et attendent quelque chose d’autre», veut croire, de son côté, Yann Wehrling, proche de François Bayrou.

 

 

>>> Les deux formations en chiffre

L'UDI : Un an après sa fondation, le mouvement de Jean-Louis Borloo revendique 50 000 adhérents. Né de l’union de plusieurs formations centristes, il compte déjà dans ses rangs près de 70 parlementaires (dont 31 députés, 32 sénateurs et 6 eurodéputés) et environ 2 000 élus locaux.

Le Modem : Lancé en 2007, le parti revendique 30 000 adhérents et 120 000 sympathisants. Depuis la défaite de François Bayrou aux législatives de 2012, il ne compte plus que 2 députés au sein de ses troupes. S’y ajoutent 3 sénateurs, 5 eurodéputés et environ 2 500 élus locaux.

 

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