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Jean-Louis Borloo : "Un centre fort contre les extrêmes"

Jean-Louis Borloo estime nécessaire un centre fort pour lutter contre les extrêmes.[WITT / SIPA POUR DIRECT MATIN]

Le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo a célébré ce lundi le premier anniversaire de la  formation centriste. Satisfait du chemin parcouru, il doit signer une alliance, d’ici à la fin de la semaine, avec François Bayrou, le président du Modem. Les deux hommes, anciens concurrents, se rejoignent sur une opposition désormais farouche au gouvernement.

 

Quel bilan tirez-vous de la première année de l’UDI ?

Regrouper toutes les familles centristes, c’était un énorme travail, parfois dur. Mais nous sommes contents que cela avance. Il y a un an, l’UDI comptait 300 membres fondateurs, aujourd’hui nous avons 52.000 militants.

 

Est-ce que vous estimez que la ligne de l’UDI est bien identifiée?

Pour cela, il faut du temps et des combats. J’ai le sentiment que les gens m’identifient à peu près. La famille politique dans son ensemble, c’est plus difficile...

 

Qu’est-ce qui vous différencie de l’UMP ?

Nous avons de vraies différences d’attitude avec l’UMP. Nous sommes très républicains. Nous considérons qu’un demandeur d’emploi, c’est une ressource de la nation et pas un cancer de l’assistanat. Notre priorité absolue est l’éducation. Nous sommes par ailleurs très européens.

 

Vous êtes sur le point de signer une alliance avec François Bayrou, avec un peu de retard. Qu’est-ce qui coince ?

Se mettre d’accord avec le MoDem, qui est associé à la gauche dans certaines villes, est forcément compliqué. Il y a donc des petits points à régler. C’est avec ce genre de détails qu’il peut y avoir ensuite des malentendus. Je ne veux pas faire une alliance avec François Bayrou juste pour les caméras. Je veux que cela se passe de manière apaisée, enthousiaste et heureuse pour tout le monde.

 
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"Je ne veux pas faire une alliance avec François Bayrou juste pour les caméras."
 

 

Qu'est-ce que François Bayrou a à vous apporter?

François Bayrou a fait une analyse de la situation du pays et se situe dans l’opposition. Or, c’était notre point de désaccord. Je ne vois vraiment pas pourquoi désormais nous ne ferions pas un bout de chemin ensemble. Sur l’Europe, nous défendons les mêmes thèses. Et, puis, si on reste dans le tripartisme (PS, UMP, FN, ndlr), c’est la mort. Il faut vraiment que nous proposions cette nouvelle offre centriste aux Français.

 

Allez-vous aussi passer des alliances avec l’UMP ?

Dans la pratique, à Nancy ou à Valenciennes par exemple, les équipes sont déjà structurées. En réalité, dans les territoires, les choses se font naturellement. On n’a pas besoin de parler pour faire des accords.

 

Sur quels thèmes ferez-vous campagne aux municipales?

L’UDI fera campagne sur les sujets locaux. En priorité, sur l’éducation, la formation, l’apprentissage et le logement. Nous souhaitons dépolitiser cette élection au maximum.

 

On observe une montée du FN. Comment l’interprétez-vous ?

Par l’absence d’un centre fort pour lutter contre les extrêmes. A chaque fois que le centre a été puissant, ils ont cessé de progresser. Les Français ont essayé l’UMP, aujourd’hui le PS, ils se disent : pourquoi ne pas essayer autre chose ? Mais la France n’est pas devenue d’extrême droite. C’est un problème d’offre politique.

 
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"La France n’est pas devenue d’extrême droite. C’est un problème d’offre politique."
 

 

Comment faire campagne pour les européennes alors que le rejet de l’Europe est généralisé ?

Je comprends les craintes. Mais nous pensons que notre destin est européen. La régulation financière ou la taxe carbone... : tous ses sujets se règlent à l’échelle de l’Europe, quitte à la modifier. Lui tourner le dos est impossible pour préparer l’avenir.

 

Après l’affaire Leonarda, vous réclamez un remaniement?

Devant le naufrage de la gouvernance, je pense que le président n’a plus les moyens redonner confiance aux Français et de réimpulser une ligne claire pour le pays. S’il le souhaite, en son âme et conscience, il a deux armes à sa disposition : faire un profond remaniement pour changer de cap, d’équipe et de gouvernance ou redonner la parole aux Français.

 

Peut-on à la fois réformer et être populaire ?

On peut être impopulaire parce qu’on fait des réformes très dures. Mais, actuellement, l’impopularité du président n’est pas liée à la réforme des retraites, par exemple. Elle est liée à l’incompréhension du cap qu’il s’est fixé. 

 

Vous souhaitez un candidat centriste à la présidentielle de 2017. Se prononcera-t-il pour un des deux finalistes au second tour ou restera-t-il neutre ? 

Si nous nous lançons dans cette bataille, c’est pour la gagner. 

 

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