En direct
A suivre

Paris : droite et gauche s'affrontent sur la sécurité

Nathalie Kosciusko-Morizet le 17 septembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris [Eric Feferberg / AFP] Nathalie Kosciusko-Morizet le 17 septembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris [Eric Feferberg / AFP]

La candidate de l'UMP à la mairie de Paris Nathalie Kosciusko-Morizet a mis cette semaine au cœur de sa campagne le thème de la sécurité, s'attirant les foudres de la gauche, qui a dénoncé une "gesticulation" et une "instrumentalisation politicienne du dossier des Roms".

Faisant de la sécurité "le premier sujet" de la campagne pour les municipales, l'ancienne ministre avait dévoilé lundi ses propositions dans ce domaine: doublement du nombre de caméras de vidéosurveillance, création d'une police de quartier, et rétablissement des "arrêtés anti-mendicité agressive", qui permettrait selon elle de s'attaquer aux "bandes de Roms" qui cherchent à "dépouiller" la population.

Interrogée mercredi sur I>TELE sur ces arrêtés ("On va harceler les Roms ?"), l'ex porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle a lâché une petite phrase qui a mis le feu aux poudres: "On va harceler les Roms? Pour le moment qui harcèle qui? Vous avez l'impression qu'on harcèle beaucoup les Roms? Parce que moi, j'ai l'impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens".

le président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris Ian Brossat, le 12 septembre 2013 à Paris  [Patrick Kovarik / AFP]
Photo
ci-dessus
le président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris Ian Brossat, le 12 septembre 2013 à Paris
 

Premier à monter au créneau, le président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris Ian Brossat a accusé mercredi la députée de l'Essonne de "braconn(er) sur les terres de l'extrême droite" et de "mettre en œuvre la stratégie de rapprochement avec le Front national de son mentor, François Fillon" - allusion aux récents propos de l'ex-Premier ministre, qui a estimé possible de voter aux municipales pour un candidat FN qui serait moins "sectaire" que son adversaire PS.

La candidate socialiste à la mairie de Paris Anne Hidalgo a embrayé, jugeant dans l'Opinion "inacceptable la stigmatisation et l'instrumentalisation politicienne du dossier des Roms" et parlant de "gesticulation" à propos des arrêtés anti-mendicité. Mme Hidalgo juge que le problème numéro un pour les Parisiens est le logement, même si la "sécurité est un droit, à ne pas traiter avec légèreté".

"Il faut toujours faire attention à la stigmatisation quand on désigne une population dans son ensemble", a aussi réagi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, lui-même pris pour cible il y a quelques mois par le monde associatif pour des propos sur les Roms jugés discriminatoires.

Effectifs en hausse

 

Sur le fond, La Ville met en avant la hausse des moyens avec notamment la création de neuf équipes de "correspondants de nuit". Les effectifs de la Direction de la prévention et de la protection sont en outre passés de 511 à 1.048 agents entre 2000 et 2012 (le nombre d'Inspecteurs de sécurité de la Ville de Paris passant en son sein de 459 à 624).

Anne Hidalgo le 25 août 2013 à Paris [Patrick Kovarik / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Anne Hidalgo le 25 août 2013 à Paris
 

S'agissant du plan de vidéosurveillance, la Ville souligne que le déploiement du "plan 1.000 caméras" vient de se terminer -en dépit de l'opposition des Verts et du PCF- et qu'il faudra prendre la mesure de ses effets avant d'envisager un nouveau plan. Enfin la mairie conteste l'utilité des arrêtés anti-mendicité, parlant d'une "mesure d'affichage" qui n'offrait pas de "moyen supplémentaire" à la police.

Dans le VIIe arrondissement jeudi matin, Nathalie Kosciusko-Morizet a néanmoins enfoncé le clou. "J'ai envie de répondre aux communistes (...) qu'il faut simplement qu'ils sortent dans la rue", a-t-elle dit à la presse, avant d'aller en compagnie de la maire de l'arrondissement Rachida Dati à la rencontre des touristes et des commerçants de la Tour Eiffel.

Répétant que la sécurité était "le premier sujet de préoccupation des Parisiens", elle a accusé la gauche de "fermer les yeux" sur cette "réalité" par "idéologie". Elle s'est défendue de vouloir "droitiser" sa campagne, quelques semaines après la diffusion d'un sondage Ifop-Fiducial pour le JDD créditant le FN de 8% des intentions de vote (5% en juin).

"Elle a toujours dit que la sécurité était une priorité", a souligné l'entourage de la candidate --NKM avait affirmé dès la primaire UMP que sa première mesure, si elle était élue, serait d'"agir sur la sécurité".

"Si quelqu'un a montré son exemplarité sur la question du FN, c'est bien NKM", a affirmé son porte-parole Vincent Roger. Auteur d'un livre intitulé "Le front antinational", la candidate avait été "blacklistée" par le FN lors des législatives de 2012.

 

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités