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Christian Saint-Etienne : "Il faut miser sur l'innovation"

Christian Saint-Etienne, candidat UDI à la mairie de Paris en 2014 Christian Saint-Etienne, candidat UDI à la mairie de Paris en 2014[Benoît Daviou]

Tête de liste de l'UDI de Jean-Louis Borloo à Paris en vue des municipales, Christian Saint-Etienne vient de publier L’Iconomie pour sortir de la crise (éd. Odile Jacob).

 

Ce professeur en économie industrielle base notamment son programme parisien sur le soutien à l’innovation et au secteur numérique, seul moyen, selon lui, de tirer l’Hexagone du marasme ambiant.

Pourquoi développer le secteur du numérique est-il une nécessité ?

L’enjeu est colossal pour la France. Nous avons vécu deux révolutions industrielles au XIXe siècle. Autrefois, nous avons su réagir afin de prendre ce tournant, alors que le pays connaissait des difficultés économiques et politiques. Et dès 1910, la France était devenue un pays extrêmement novateur et en pointe avec toutes les nouvelles technologies. Depuis 1980 nous assistons à une troisième révolution, celle du numérique. Alors que la France connaît à nouveau une crise, il faut miser sur le développement de l’innovation et de la recherche. Je parie que d’ici à 15 ans, on pourrait redevenir un pays très attractif.

Quels moyens faut-il mettre en oeuvre pour y arriver ?

Il faut accélérer la transformation de nos idées en produits et services. Nous avons de bons chercheurs et des écoles renommées. Sur le plan fiscal, le gouvernement doit mettre en place un environnement favorable aux inventeurs et aux entrepreneurs, pour éviter leur fuite vers l’étranger. Enfin, il faut revoir le partage du capital. Les salariés doivent devenir actionnaires de leurs entreprises, à hauteur de 15 ou 18%, pour les associer aux résultats de leurs efforts.

Quel rôle devra jouer le Grand Paris dans cet avenir numérique ?

Le Grand Paris est l’application directe de mes propos. Il est potentiellement un écosystème entrepreneurial idéal pour accélérer ce passage à cette révolution industrielle. L’Ile-de-France avec ses 12 millions d’habitants est le moteur économique du pays. C’est 29% du PIB et seulement 22% de ses revenus. C’est une colossale machine a créer de la richesse et à la redistribuer. Ceci est très peu su. Quand on fait une comparaison entre le Grand Paris, le Grand Londres et le Grand Berlin sur les douze dernières années, on découvre que le Grand Paris a connu une croissance nettement moindre.

Concernant les municipales, un accord entre l’UDI et le Modem semble être en bonne voie, quand sera-t-il signé ?

Nous nous inscrivons dans cet échéancier et pour Paris, nous espérons signer un accord à la mi-novembre avec le Modem. Afin de préparer la deuxième phase de la campagne, qui sera une campagne commune entre nos deux partis, si nous allons au bout du processus. Il y aura alors des équipes communes. Mais deux conditions doivent être remplies : premièrement que le Modem s’engage clairement à ce qu’il n’y ait jamais d’accord avec le PS et que l’ambiguïté du Modem sur Paris soit levée. Deuxièmement, si nous faisons une grande alliance du centre, il est clair que nous devons faire une campagne avec des candidats dans chacun des vingt arrondissements sous nos couleurs d’union.

Quels seront les principaux axes de votre programme ?

Il y a trois grands axes qui sont retenus dans la première partie de la campagne jusqu’à Noël. Le premier concerne nos propositions pour le Grand Paris, en ligne droite avec les propos que je viens de défendre et la nécessité de développer la ville numérique. Il faut que la capitale devienne l’avant-garde dans ce domaine. Cela permettra de développer massivement les emplois à l’intérieur de Paris, puisque la ville héberge de nombreuses "start-up" qui travaillent dans tous les domaines. Le second axe, porte sur la sécurité et la saleté. Nous allons par exemple prôner la mise en place d’une police municipale puissante. Nous voulons par exemple tripler le nombre de caméras du plan de vidéoprotection dans la capitale. Et les connecter entre elles, avec tous les systèmes de capteurs, dans le cadre d’un grand PC de surveillance et d’analyse pour réagir très rapidement à toutes les atteintes sur les personnes et aux biens dans la capitale. Le troisième axe, concerne la mixité sociale et fonctionnelle. Il est impératif de concevoir un nouvel urbanisme. Paris est deux fois plus dense que New York. Il faut revoir l’usage de nos bâtiments. Je prône par exemple le retour des artisans et commerçants au rez-de-chaussée des immeubles. Et de même dans le haut des immeubles, il faut rendre possible l’accession au logement, aux étudiants et aux jeunes travailleurs.

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