En direct
A suivre

Fête de l'Huma : les communistes pour un rassemblement avec le PS

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, le 13 septembre 2013 à la fête de l'Humanité à La Courneuve [Fred Dufour / AFP] Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, le 13 septembre 2013 à la fête de l'Humanité à La Courneuve [Fred Dufour / AFP]

Le débat qui a réuni samedi les quatre candidats (PCF, PG, EELV, PS) de la gauche à la mairie de Paris, a placé la fête de l'Humanité au coeur des élections municipales, mettant en exergue la position communiste plutôt favorable à un rapprochement "au cas par cas" avec le PS.

Réunis autour d'une table vermillon à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Anne Hidalgo (PS), Ian Brossat (PCF) et Christophe Najdovski (EELV) ont semblé esquisser un dialogue en vue d'un rassemblement autour de valeurs de gauche. La représentante du Parti de gauche, Danielle Simonnet s'affiche au contraire dans un rapport de force avec les socialistes.

La première adjointe au maire de Paris a ainsi satisfait une des exigences du PCF pour une alliance en se disant "prête" à s'engager à relever à 30% le taux de logements sociaux d'ici 2030.

"J'ai entendu dans les propositions faites par le Parti communiste à Paris, la proposition de 30% (de logements sociaux) à horizon 2030", a-t-elle déclaré. "Moi je suis prête à m'engager là-dessus".

"Il faut rassembler et construire des majorités", a dit le chef de file du PC parisien Ian Brossat. Une position que réfute Mme Simonnet : "on ne peut pas être ensemble dans les luttes le mardi contre la réforme des retraites et se retrouver trois jours plus tard à se retrouver à négocier avec les mêmes amis du gouvernement", a-t-elle dit.

Applaudissements nourris pour Ian Brossat, quelques sifflets lors des interventions d'Anne Hidalgo ou encore "démago!" lancé pendant que Danielle Simonnet prenait la parole, la foule dense de militants réunis sous la grande tente de plastique blanche s'est passionnée pour le débat.

"Les décisions doivent être locales"

La candidate du Parti de gauche "crée la division, et la division c'est toujours mauvais", déclare Sarah, militante communiste "depuis plus de cinquante ans" dans le XXème arrondissement. L'important aux municipales, c'est "de se réunir sur un programme, écrit", affirme-t-elle.

Un militant le 13 septembre 2013 à la fête de l'Humanité à La Courneuve [Fred Dufour / AFP]
Photo
ci-dessus
Un militant le 13 septembre 2013 à la fête de l'Humanité à La Courneuve
 

"On ne veut pas un poste, on veut se demander : +que peut-on amener au peuple?+", demande-t-elle, énergique. "Or, le peuple, pour le moment, il a voté socialiste".

Car à l'extérieur de la tente, dans les allées boueuses du grand rendez-vous communiste, les militants sont plutôt favorables à un rapprochement avec les socialistes, sous certaines conditions, au plan local.

"Le problème, ce n'est pas de savoir avec qui on s'allie ou pas, c'est de savoir quel projet on met en oeuvre localement", déclare Rolland Rey, accoudé devant un pastis au comptoir de la section ardéchoise du PCF.

"Il est hors de question de prendre le risque de faire basculer des villes à droite, donc on rassemble, et qui nous aime nous suive", se défend ce militant de la section de Privas (Ardèche). "Si on commence à dire +le PS c'est trop des méchants+, alors on leur abandonne la mairie", ajoute-t-il.

Au stand PCF du Rhône, Christian Gay se livre à la même analyse. "Il faut un rassemblement le plus large possible, ça inclut aussi le PS", affirme ce militant encarté depuis 1987.

Alors comment explique-t-on l'hostilité du Parti de gauche, avec en première ligne son co-président Jean-Luc Mélenchon, aux listes communes avec les socialistes, position à l'origine de vives tensions au sein du Front de gauche ?

"Le Parti de gauche n'a rien à perdre dans l'affaire, c'est normal qu'il gesticule pour exister", dit M. Gay. A Villefranche-sur-Saône, où il vit, le Front de gauche présentera une liste, le PS ayant "abandonné la partie". Le Parti communiste, "c'est différent, on a quand même beaucoup de villes, c'est normal qu'on gère aussi avec le PS".

"Les décisions doivent être locales", juge pour sa part Stéphane, militant depuis 1999 à Rive de Gier (Loire). "Il y a 36.000 communes en France, il y a donc 36.000 choix", s'amuse-t-il, rejoignant ainsi la position du secrétaire national du Parti, Pierre Laurent.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités