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Apparu : "La primaire n'est pas une fin en soi"

Benoist Apparu est réservé sur l'organisation d'une primaire. Benoist Apparu est réservé sur l'organisation d'une primaire.[Thomas Samson / AFP/Archives]

Ancien ministre du Logement, Benoist Apparu est député UMP de la Marne. S'il est satisfait de l'absence de nouvelle élection pour la présidence du parti, il est en revanche beaucoup plus réservé sur les nouveaux statuts de son mouvement.

 

Comment réagissez-vous au vote des militants ?

C’est, je crois, un vote de sagesse d’autant qu’il est fait à une écrasante majorité. Le message principal qui nous est adressé c’est : occupez-vous de préparer un projet pour les Français plutôt que d’une nouvelle élection. D’autant que ce n’est pas un vote pour ou contre la direction. Il y a eu une élection, certes contestée, mais aujourd’hui, il y a un président à l’UMP jusqu’en 2015. Il est légitime, point barre. Ce que nous devons construire, c’est l’incarnation collective du parti.

 

C’est-à-dire ?

Qu’il y ait des idées différentes, des nuances, c’est normal parce qu’il y a une diversité à droite et au centre. Il faut l’assumer. Le problème c’est que les prises de position sont souvent guidées par la stratégie ou les ambitions personnelles. Beaucoup ont le sentiment que ceux qui s’expriment le font dans la perspective de leur propre candidature à la présidentielle. L’expression collective, c’est arriver à désintéresser nos prises de parole pour être une alternative crédible au PS. Pour cela, il faut travailler, travailler, et encore travailler de manière collective.

 

Les militants ont acté le principe d’une primaire. Est-ce une bonne chose ?

Pour ne rien cacher, j’ai voté non aux statuts parce que je considère qu’ils restent ambigus. De mon point de vue, il y a une contradiction entre l’élection par nos militants du président de l’UMP et l’organisation d’une primaire.

 

Pourquoi ?

Dans la génétique de notre parti, le président de la formation est par essence, candidat à la présidentielle. Nous sommes un parti bonapartiste où tout émane du chef. L’UMP est exclusivement tournée vers la présidentielle. C’est pourquoi je pense qu’il fallait trancher : soit nous considérons que nous devons maintenir cette solution, alors il ne peut pas y avoir de primaire. A l’inverse, si nous pensons que la modernisation passe par les primaires, et que c’est la priorité, il faut supprimer le président de l’UMP. Conserver les deux me parait contradictoire.

 

Que vouliez-vous ?

Je suis partagé sur le principe même des primaires qui ne doivent pas être une fin en soi. Elles sont intéressantes quand il n’y a pas de leadership incarné ou que vous avez comme au parti socialiste quatre-cinq personnalités qui ont une forme de légitimité. Mais à l’inverse, quand il y a une évidence de leadership, la primaire peut l’affaiblir. Ce fut le cas à Paris, où nous avons pris le risque de fragiliser la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet.

J’aurai souhaité que l’on garde le président de l’UMP et que l’on prévoie, éventuellement, d’organiser une primaire plutôt que d’acter ce principe dans nos statuts. Elles sont porteuse d’espoirs et de risques. En faire un principe ne me parait pas une excellente idée.

 

Aurait-il fallu prévoir une clause pour le retour de Nicolas Sarkozy ?

L’expression d’un leadership est la question essentielle pour gagner la présidentielle. Pourquoi Nicolas Sarkozy est-il devenu une évidence en 2007 ? Parce qu’à partir de 2004, c’est lui qui a fait tourner le débat public autour de ses propositions. S’il parvient à incarner à nouveau ce leadership, il est dommage qu’il est à passer par la primaire. C’est risqué. Il en est de même pour n’importe quelle autre personnalité. 

 

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