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Le centre à la recherche d'une stratégie électorale

De gauche à droite, Jean-François Copé (UMP), François Bayrou (MoDem) et Jean-Louis Borloo (UDI) réunis à Paris pour les obsèques de Pierre Mauroy, le 11 juin 2013 [Charles Platiau / Pool/AFP/Archives] De gauche à droite, Jean-François Copé (UMP), François Bayrou (MoDem) et Jean-Louis Borloo (UDI) réunis à Paris pour les obsèques de Pierre Mauroy, le 11 juin 2013 [Charles Platiau / Pool/AFP/Archives]

Partir seul à la bataille, s'unir entre centristes ou rechercher des alliances plus larges : l'UDI de Jean-Louis Borloo et le MoDem de François Bayrou se cherchent une stratégie électorale, notamment pour les européennes, qu'ils considèrent comme un marqueur fort de leur identité.

La question est vieille comme le centre mais reste d'actualité : comment exister sur la scène politique, porter ses valeurs et son programme face à l'UMP, au PS et désormais au FN, sans être étouffé dans une alliance ou risquer d'être laminé en partant seul à la bataille.

Le MoDem de François Bayrou, qui depuis des années a joué la carte de l'indépendance, en a payé le prix électoralement.

Jean-Louis Borloo (UDI) et François Bayrou (MoDem), à Paris, le 11 juin 2013 [Charles Platiau / Pool/AFP/Archives]
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Jean-Louis Borloo (UDI) et François Bayrou (MoDem), à Paris, le 11 juin 2013
 

De son côté, l'UDI de Jean-Louis Borloo a affiché depuis sa création en octobre 2012 une double ambition : se situer dans une alliance avec l'UMP mais aussi en compétition avec son partenaire de droite, en ayant la volonté de devenir "le premier parti d'opposition de France".

Dans ce cadre, les prochaines élections municipales et européennes de 2014 présentent des enjeux différents pour les deux partis.

Pour tirer son épingle du jeu aux municipales, Jean-Louis Borloo souhaite construire un partenariat avec l'UMP, avec des soutiens réciproques aux candidats les mieux placés pour gagner des villes, ceci, à partir d'un projet commun bâti lors d'états généraux de l'opposition.

Pas sûr cependant que Jean-François Copé soit prêt à répondre favorablement aux exigences du leader centriste, même si la poussée du FN devrait conduire les deux responsables à trouver des compromis.

Le MoDem envisage lui, comme en 2008, de nouer des alliances selon les situations locales, à droite à Bordeaux avec Juppé (UMP) et à gauche à Lyon avec Gérald Collomb (PS).

A Paris, la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, a tendu la main à l'UDI pour constituer une liste centriste.

Si le sénateur Yves Pozzo di Borgo et l'eurodéputé Jean-Marie Cavada partage cette démarche, les responsables fédéraux de l'UDI souhaitent, eux, s'allier avec l'UMP. A moins que le MoDem ne s'engage à soutenir Nathalie Kosciusko-Morizet contre le PS au second tour, ce qui n'est pas d'actualité.

La vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, à Marseille, le 3 avril 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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La vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, à Marseille, le 3 avril 2013 à Paris
 

Des listes communes avec l'UMP "signeraient la mort" de l'UDI

Interrogé sur les alliances, François Bayrou a cependant récemment déclaré que "le plus probable" était que, dans un contexte de montée du FN et de division de l'UMP, "des passerelles se bâtissent entre la droite républicaine" et le MoDem. A Pau, l'ex-député béarnais prépare d'ailleurs avec la droite une union contre la maire PS sortante.

Pour les Européennes, la donne est plus complexe. Les partis centristes (l'UDI compte 6 eurodéputés, le MoDem 5) fédéralistes et historiquement très impliqués dans la construction de l'UE, souhaitaient faire de ce rendez-vous une démonstration de force.

Mais dans un contexte général d'euroscepticisme, porté non seulement par le FN et le Front de gauche mais aussi par une frange de l'UMP et du PS, ils ne décollent pas dans les sondages qui les créditent de moins de 15% d'intention de votes.

Jean-Christophe Lagarde, secrétaire général de l'UDI, le 26 juin 2012 à Paris [Eric Feferberg / AFP/Archives]
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Jean-Christophe Lagarde, secrétaire général de l'UDI, le 26 juin 2012 à Paris
 

Dans ce contexte, Jean-Louis Borloo comme François Bayrou ont, chacun de leur côté, suggéré une large alliance de tous ceux qui souhaitent porter haut les couleurs de l'Europe.

"A l'UMP, certains comme Jean-Pierre Raffarin partagent notre position mais deux lignes cohabitent dans cette famille politique", a récemment souligné le patron de l'UDI.

"Des listes communes avec l'UMP signeraient la mort de l'UDI", a averti le secrétaire général du parti, Jean-Christophe Lagarde, qui souhaite, lui, que Borloo et Bayrou s'accordent sur des listes communes du centre.

"Nous sommes les héritiers des pères fondateurs de l'Europe, si nous ne défendons pas un projet européen, personne de le fera", dit-il.

Mais d'autres à l'UDI, comme Hervé Morin ou François Sauvadet, souhaitent que leur parti défende seul ses propres couleurs.

Pour l'heure, rien n'est tranché, explique-t-on à l'UDI qui renvoie sa décision à ses universités d'été en septembre à Strasbourg, qui seront largement consacrés à l'Europe.

 

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