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Suspens sur l'issue du premier tour de la primaire UMP à Paris

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate aux primaires UMP à Paris, le 1er juin 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP] Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate aux primaires UMP à Paris, le 1er juin 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]

C'est lundi soir que devraient être dévoilés les résultats du premier tour de la primaire UMP pour la mairie de Paris, avec, à l'issue d'un scrutin au déroulement chaotique, un réel suspens quant aux chances de l'emporter au premier tour de la favorite Nathalie Kosciusko-Morizet.

Les électeurs parisiens, encartés à l'UMP ou non, ont jusqu'à lundi 18H00 pour s'inscrire sur le site de la primaire, et jusqu'à 19H00 pour voter, par voie électronique uniquement, pour l'un des quatre candidats: l'ancienne ministre et députée de l'Essonne, âgée de 40 ans, le maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret (60 ans), le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel (35 ans), et le conseiller régional Franck Margain (51 ans), vice-président du Parti chrétien-démocrate (PCD, associé à l'UMP).

Les résultats seront proclamés peu après 19H00 au Musée social, rue Las Cases dans le VIIe arrondissement. Les candidats se réuniront dans un bureau pour "desceller l'urne" électronique à l'aide des clés USB qui leur ont été remises mercredi, puis le nom du vainqueur ou ceux des deux premiers seront annoncés à la presse. Le deuxième tour, s'il y a lieu, est prévu du vendredi 7 au lundi 10 juin.

Donnée largement favorite auprès des sympathisants UMP dans les sondages, Nathalie Kosciusko-Morizet pourrait voir sa prééminence remise en question dans les urnes, compte tenu du nombre relativement faible de votants attendu, et des appels à lui faire barrage lancés par les anti-mariage gay, des groupuscules de la droite radicale et une partie de la Droite forte, le courant le plus à droite de l'UMP.

Embûches

Le benjamin de la consultation Pierre-Yves Bournazel, qui bénéficie du soutien personnel des deux cofondateurs de la Droite forte Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, fait le pari qu'il déjouera les pronostics en battant Nathalie Kosciusko-Morizet. L'entourage de NKM, comme d'ailleurs d'un ancien ministre, prédisent plutôt l'arrivée en deuxième position de M. Legaret, fort du soutien de l'ancien maire de Paris Jean Tiberi, dont il fut l'adjoint aux finances.

Pierre-Yves Bournazel (g) et Antoine Rufenacht, le 29 mai 2013 à Paris [Jacques Demarthon / AFP]
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Pierre-Yves Bournazel (g) et Antoine Rufenacht, le 29 mai 2013 à Paris

La fédération UMP de Paris, qui espérait de 50.000 à 60.000 votants pour entrer dans ses frais, ne tablait plus en fin de semaine dernière que sur environ 20.000 votants. 17.500 personnes étaient inscrites vendredi matin sur le site de la primaire.

Annoncée mi-janvier par le président de l'UMP Jean-François Copé, la primaire a été lancée mi-mars par la fédération, qui en a confié l'organisation à Docapost, filiale de La Poste. Nathalie Kosciusko-Morizet en a défendu le principe avec ferveur, y voyant le moyen d'asseoir son autorité dans le marigot de la droite parisienne.

Mais loin du plébiscite attendu, la consultation s'est révélée un parcours semé d'embûches pour la députée de l'Essonne. Electeurs peu mobilisés faute d'enjeu, défection de l'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati, tentative d'OPA de l'extrême droite sur le scrutin, abandon contraint du secrétaire national de l'UMP Chenva Tieu... le paroxysme a été atteint la semaine dernière, avec la mise en évidence des faiblesses techniques du dispositif retenu -à la fois complexe d'utilisation et mal protégé contre les fraudes-, et de vives tensions entre les candidats.

De nombreux témoignages de personnes ne parvenant pas à voter en raison de la configuration de leur ordinateur sont parvenus aux participants.

Vendredi soir, quelques heures à peine après l'ouverture du vote, Pierre-Yves Bournazel a exigé la suspension des opérations électorales, en raison des "défaillances" du système, et de la poursuite de sa campagne par Nathalie Kosciusko-Morizet. L'intervention du président de l'UMP Jean-François Copé, et une longue réunion samedi du Conseil supérieur de la primaire avec les candidats, ont permis d'apaiser les esprits, et de convaincre chacun d'aller au terme du premier tour.

Pour autant, l'épisode laissera des traces: même si le président de la fédération Philippe Goujon se félicitait samedi de "l'état d'esprit de responsabilité" des candidats, une contestation du scrutin par l'un ou l'autre n'est pas à exclure. Et, à supposer que tous acceptent le résultat des urnes, il est à craindre que demeure dans les esprits l'impression d'une victoire entachée d'irrégularités.

"Quoi qu'il arrive, la personne qui sortira de cette primaire (...) partira affaiblie, parce que le processus de vote est contesté", a estimé sur France Inter dimanche la candidate socialiste Anne Hidalgo.

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