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Suspicions de fraudes, Bournazel demande l'arrêt du scrutin

Pierre-Yves Bournazel, au premier plan. [JACQUES DEMARTHON / AFP]

Le cauchemar de l'élection pour la présidence de l'UMP se reproduit-il pour la primaire à Paris ? Pierre-Yves Bournazel, candidat, demande la suspension du scrutin après que plusieurs cas de fraudes et de bugs ont été rapportés.

Primaire UMP à Paris: "hors de question de suspendre le scrutin"

Après le fiasco de l'élection pour la présidence de l'UMP, le parti voulait un scrutin exemplaire pour la primaire à Paris en vue des élections législatives. Mais au premier jour du vote, plusieurs cas de fraudes et de bug ont été dénoncés.

En réaction, l'un des candidats, Pierre-Yves Bournazel a demandé en fin de journée la suspension du vote évoquant un  "système incontestablement défaillant". "Des centaines de Parisiens viennent de le constater en quelques heures, soit parce qu'ils n'ont pu s'inscrire pour voter, soit parce qu'il a été possible d'inscrire plusieurs électeurs sans leur consentement", a-t-il déclaré devant l'Hôtel de Ville. "Il convient donc de suspendre le processus d'un vote publiquement ridiculisé" a ajouté le candidat.

Les électeurs parisiens qui souhaitent voter doivent s'inscrire au préalable sur le site dédié. Le système d'inscription prévoit que les électeurs doivent fournir nom, adresse postale et date naissance ainsi qu'un mail et un numéro de téléphone. Les électeurs doivent s'acquitter de trois euros, qu'ils peuvent payer par carte bancaire, ou par chèque (accompagné dans ce dernier cas d'une copie de la carte d'identité et de la carte électorale). Ils reçoivent en retour par SMS et par mail un code leur permettant de voter.

Peu après l'ouverture du scrutin, le site Metronews et le site du Nouvel Observateur révélaient qu'il était possible de frauder.

Ainsi, la rédaction de Metronews rapporte avoir réussi "à voter au nom de trois électeurs différents". "Preuve de ces votes (blancs, afin de ne pas déséquilibrer le scrutin) : trois accusés de réception montrant qu'il est possible de fraude aisément", peut-on lire sur le site du quotidien. Metronews détaille l'opération ayant permis la fraude soulignant "qu'il est possible d'inscrire n'importe quel électeur parisien au scrutin, à condition de connaitre son état civil (nom, adresse et date de naissance)".

Dans son article intitulé "Comment j'ai fraudé à la primaire UMP de Paris", le journaliste du Nouvel Observateur révèle avoir lui aussi pu s'inscrire, facilement, à la primaire après avoir "usurpé l'identité de quelqu'un".

 

Des alertes avant l'ouverture du scrutin

Ces révélations surviennent alors qu'avant même le début de scrutin, certains des candidats s'étaient alarmés des risques de fraude.

Jeudi, dans un communiqué, Nathalie Kosciusko-Morizet dénonçait un bug électronique causé par une mise à jour du logiciel Java.  "Des nombreuses personnes inscrites sur le site des primaires rencontrent un important et récurrent problème technique de compatibilité de leur ordinateur pour le vote", écrivait-elle alors. "Je ne peux pas accepter cette situation qui va priver de la possibilité de voter de très nombreux inscrits".

Peu de temps avant, c'est François Legaret qui dénonçait sur Twitter un piratage du fichier des inscriptions.

 

"Il faut que ces primaires soient irréprochables, c'est ma première préoccupation", ajoutait-il, toujours sur le réseau social.

"Le système est ultra sécurisé", assure Philippe Goujon

Dans la journée, le président de la fédération UMP de Paris, Philippe Goujon a réagi à ces cas de fraudes assurant que "jamais une élection n'aura été autant sécurisé".  "Le système est ultra sécurisé. Le problème n'est pas tant celui de l'insuffisante sécurité du vote que celui de sa sécurité excessive qui va peut-être le rendre un peu compliqué", a-t-il insisté.

Les électeurs parisiens, adhérents ou non à l'UMP, ont jusqu'à lundi 19h pour choisir entre l'ex-ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, le maire du 1er arrondissement Jean-François Legaret, le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel et l'élu régional Franck Margain. 

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