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Primaire UMP pour la mairie de Paris: exercice à haut risque pour NKM

Franck Margain, Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel et  Nathalie Kosciusko-Morizet, le 29 mai 2013 à Paris [Jacques Demarthon / AFP] Franck Margain, Jean-François Legaret, Pierre-Yves Bournazel et Nathalie Kosciusko-Morizet, le 29 mai 2013 à Paris [Jacques Demarthon / AFP]

Mobilisation en-deçà des attentes, résultat incertain : loin du plébiscite attendu, la primaire de l'UMP pour la mairie de Paris, dont le premier tour se déroulera de vendredi à lundi, pourrait se révéler un exercice à haut risque pour Nathalie Kosciusko-Morizet, qui en était pourtant la première partisane.

Les électeurs parisiens, qu'ils soient encartés à l'UMP ou non, sont appelés à choisir sur internet de vendredi 08H00 à lundi 19H00 entre quatre candidats: l'ancienne ministre et députée de l'Essonne, âgée de 40 ans, le maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret (60 ans), le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel (35 ans), et le conseiller régional Franck Margain (51 ans), vice-président du Parti chrétien-démocrate (PCD, associé à l'UMP).

La procédure de vote prévoit qu'ils s'inscrivent sur le site, qu'ils s'acquittent par carte bancaire ou chèque de trois euros, et qu'ils reçoivent par SMS un code leur permettant de voter.

Mercredi matin, un peu plus d'un mois après l'ouverture des inscriptions, 17.500 inscrits ayant payé leur écot étaient comptabilisés, selon le président de la fédération UMP Philippe Goujon.

Ce chiffre a nettement progressé au cours des derniers jours, mais il reste néanmoins très en-deçà des effectifs des militants UMP (30.000) et du nombre de votants espérés par la fédération UMP pour rentrer dans ses fonds (entre 50.000 et 60.000). L'organisation du scrutin a été confiée à une filiale de la Poste, Docapost.

Jean-François Legaret et Nathalie Kosciusko-Morizet le 29 mai 2013 à Paros [Jacques Demarthon / AFP]
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Jean-François Legaret et Nathalie Kosciusko-Morizet le 29 mai 2013 à Paros

"On essuie les plâtres", justifie Philippe Goujon, qui souligne que la primaire UMP est une première à deux titres : il s'agit de la première primaire organisée par voie électronique, et de la première primaire pour un scrutin municipal.

Crainte d'une "manipulation"

D'autres mettent en avant le peu d'appétit des électeurs pour une telle consultation, à près d'un an des municipales, et au sortir du psychodrame de l'élection pour la présidence de l'UMP. Le choix d'un vote électronique est aussi critiqué: trop complexe, il serait de plus sujet à suspicions.

"Il faut des garanties sur la transparence et la sincérité du scrutin", avertit Pierre-Yves Bournazel, qui conteste la décision du Conseil supérieur des primaires, la semaine dernière, de prolonger jusqu'au 3 juin la période d'inscription. "On ne change pas les modalités d'un scrutin quelques jours avant sa tenue", fait-il valoir.

Enfin, le scrutin souffrirait de son manque d'enjeu, avec une candidate plébiscitée par les sympathisants UMP: 82% d'entre eux voyaient mi-mai en Nathalie Kosciusko-Morizet la meilleure candidate pour l'UMP aux municipales de 2014 dans la capitale, selon un sondage publié par Le Parisien.

L'immixtion dans la campagne des opposants au mariage homosexuel, ces dernières semaines, a toutefois rebattu les cartes, en faisant craindre aux partisans de NKM une "manipulation" du scrutin.

Plusieurs sites de la droite radicale, et l'un des chefs de file de la Droite forte Guillaume Peltier ont appelé ces dernières semaines à faire battre la députée, coupable de s'être abstenue sur la loi Taubira -et sans doute d'avoir pris ses distances avec la frange la plus droitière de l'UMP, et de son inspirateur Patrick Buisson.

Jean-Francois Legaret le 29 mai 2013 à Paris [Jacques Demarthon / AFP]
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Jean-Francois Legaret le 29 mai 2013 à Paris

Trois leaders du mouvement, dont le sénateur de Paris Pierre Charon, ont appelé mardi à voter pour Pierre-Yves Bournazel, tandis que l'hebdomadaire d'extrême droite Minute appelait à se "payer" NKM "pour trois euros".

Membre de la droite forte, Jérôme Dubus a publié un communiqué pour pointer l'inconstance des positions du jeune élu, notamment sur le mariage homosexuel.

La perspective d'un second tour, improbable après le retrait de la compétition de la députée européenne Rachida Dati, semble désormais plus que plausible. L'entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet pronostique que Jean-François Legaret sera en seconde position, fort des réseaux de l'ancien maire Jean Tiberi qui le soutient.

Si une défaite n'est officiellement pas envisagée, certains murmurent qu'elle serait le détonateur d'une "explosion" de la droite, plus que jamais tiraillée entre ses tendances "chiraquienne" et "buissonienne".

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