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Manif pour tous : 150.000 manifestants selon la police, un million selon les organisateurs

Des opposants au mariage pour les couples homosexuels défilent, le 26 mai 2013 à Paris [Eric Feferberg / AFP]

Malgré des craintes de débordement, des dizaines de milliers d'opposants au mariage homosexuel défilaient dans les rues de Paris dimanche après-midi. Ils étaient 150.000 à manifester selon la Préfecture de police, plus d'un million selon les organisateurs

La manifestation distincte organisée dans le centre de Paris par l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a quant à elle rassemblé 2.800 personnes, a ajouté la même source.

Voir le trajet des trois cortèges de la manifestation 

Les manifestants, répartis dans quatre cortèges - trois du collectif la "Manif pour tous" et un de Civitas, proche des catholiques intégristes - sillonnaient les rues de la capitale pour dire non à la "loi Taubira", trois jours avant la célébration prévue du premier mariage homosexuel à Montpellier.

Alors que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a répété samedi son "inquiétude" face aux risques de débordements", déconseillant carrément "aux familles avec des enfants" de venir, les manifestants affichaient leur sérénité.

"Il y a longtemps que nous n'écoutons plus Manuel Valls. Nous n'avons pas peur", assure ainsi Thomas, père de cinq enfants.

La préfecture de police a mobilisé 4.500 policiers et gendarmes pour encadrer les cortèges.

Clothilde, venue manifester à Paris pour la 4ème fois avec son mari et leurs quatre enfants, dont le plus jeune a un an, explique ne pas avoir "voulu entrer dans le jeu" du gouvernement. Mais elle regrette que "les gens se soient acharnés sur Frigide Barjot".

Depuis plusieurs jours, la figure de proue de la contestation, visiblement dépassée par sa droite, s'est déclarée menacée et privée de liberté de parole, au point de renoncer à défiler.

Comme toujours, la foule est hérissée de drapeaux bleu, blanc et rose de la Manif pour tous, auxquels s'ajoutent beaucoup de drapeaux français.

"Dernière fête des mères avant liquidation!", dit une pancarte. "Halte au gender à l'école", "ce n'est pas fini, à peine on commence", ajoutent d'autres.

Des opposants au mariage pour les couples homosexuels défilent, le 26 mai 2013 à Paris [Eric Feferberg / AFP]
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Des opposants au mariage pour les couples homosexuels défilent, le 26 mai 2013 à Paris
 

Dans le Quartier latin, des touristes semblent un peu ébahis. Pilar, une Espagnole, regarde avec "surprise" le cortège. Favorable au mariage homosexuel, elle dit "savoir qu'une portion de la société française est conservatrice. Mais, à ce point là, ce n'est pas l'image que l'on a de la France".

 

"La vraie révolution"

Place Iéna, dans l'ouest, un groupe de femmes et d'hommes en salopette rose a allumé vers 15H00 de nombreux fumigènes de couleur. Une cinquantaine de manifestants, encadrés par un important dispositif policier, ont brièvement tenté de déborder vers les Champs-Elysées. "Nous sommes là pour la vraie révolution", affirme Damien.

En tête du cortège parti de Porte Dauphine, les élus UMP chantent la Marseillaise. "Cahuzac a menti et Valls aussi", scande la sono.

Dans les rangs, ils sont nombreux à conspuer celui qu'ils appellent "Manuel Gaz", dont le nom revient plus souvent que celui de Christiane Taubira ou François Hollande.

Des participants à la "manif pour tous" accueillis par Virginie Tellene, alias Frigide Barjot le 26 mai 2013 à Paris [Thomas Samson / AFP]
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Des participants à la "manif pour tous" accueillis par Virginie Tellene, alias Frigide Barjot le 26 mai 2013 à Paris
 

Assailli par les journalistes dès son arrivée, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a assuré que le "prochain rendez-vous" serait "dans les urnes, pour les élections municipales de 2014".

D'autres ténors du parti (Henri Guaino, Laurent Wauquiez, Hervé Mariton, Brice Hortefeux) défilent sous la même banderole.

La délégation FN, qui réunit entre 100 et 200 sympathisants, s'est élancée avec à sa tête le député FN Gilbert Collard, rejoint par l'eurodéputé Bruno Gollnisch.

La Manif pour tous table sur "plus d'un million de personnes dans la rue". La police s'attend à environ 200.000 manifestants et chiffre à quelques centaines les "ultras" qui pourraient vouloir en découdre.

Selon la préfecture de police, 150 fonctionnaires sont mobilisés pour le comptage des manifestants, généralement source de polémique.

 
 

Les opposants les plus radicaux sont désormais regroupés sous l'appellation "Printemps français", nébuleuse que Manuel Valls a menacé de dissoudre en raison de ses excès et de sa "phraséologie factieuse".

Les trois cortèges de la Manif pour tous doivent converger vers l'esplanade des Invalides, où leur dispersion est prévue en fin d'après-midi. Les "Veilleurs", qui prônent une "résistance pacifique", ont d'ores et déjà appelé à prolonger la soirée sur place.

Selon un sondage publié dimanche, près des trois quarts des Français (72%) pensent qu'il est temps que les manifestations s'arrêtent, la loi étant promulguée depuis huit jours.

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