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Copé ira manifester dimanche malgré les risques

Jean-François Copé, le 21 mai 2013 à l'Assemblée nationale [Kenzo Tribouillard / AFP] Jean-François Copé, le 21 mai 2013 à l'Assemblée nationale [Kenzo Tribouillard / AFP]

Le président de l'UMP Jean-François Copé est décidé à manifester dimanche contre la loi instituant le mariage gay et contre la politique familiale du gouvernement, au risque de se trouver en difficulté politiquement si des débordements de mouvements d'extrême droite se produisaient.

La der des der... M. Copé l'a promis aux militants de son parti, à qui il a écrit deux fois ces quinze derniers jours pour les appeler à se mobiliser le 26 mai. Ce sera "la dernière manifestation" contre le mariage homosexuel à laquelle il appellera à participer.

"Dans la cohérence de mon engagement, je manifesterai avec beaucoup d'élus pour marquer mon opposition à la loi Taubira (sur le "mariage pour tous") et plus globalement à la politique familiale du gouvernement", a affirmé vendredi M. Copé à l'AFP.

Dans son esprit, il ne sera plus question ensuite de battre le pavé. Le prochain rendez-vous sera dans les urnes, à l'occasion des élections municipales de 2014 dont il ne cesse de dire qu'il faut d'abord les gagner pour être en mesure de remporter la présidentielle de 2017.

Cette manifestation du 26 mai, organisée par "La Manif pour tous" comme celles des 13 janvier et 24 mars auxquelles M. Copé s'était également joint, avait été planifiée avant que le président François Hollande ne décide d'avancer le calendrier parlementaire de la loi sur le mariage homosexuel. Une "précipitation" dénoncée par le patron de l'UMP qui affirmait le 17 mai, jour de la validation de la loi par le Conseil constitutionnel: "c'est une décision que je regrette mais que je respecte".

Refusant de se dédire et toujours déterminé à "opposer un non global à la politique du gouvernement", le président de l'UMP prend néanmoins plusieurs risques: d'une part celui de se couper d'une partie de l'UMP, rétive à manifester, surtout après le vote de la loi.

François Fillon a ainsi exprimé ses "réserves" sur son appel à manifester contre "un texte voté" et "validé par le Conseil constitutionnel". Selon lui, "le rôle de l'UMP, c'est de préparer l'alternance, pas de pousser les Français dans une contestation passionnelle". L'ancien Premier ministre a néanmoins adouci sa position jeudi soir, en affirmant qu'il avait de "la sympathie" pour les manifestants.

De très nombreux élus sont toutefois bien décidés à manifester avec Jean-François Copé, que ce soit Henri Guaino (prêt à "protester indéfiniment"), Xavier Bertrand (pour qui le président Hollande "n'a pas le droit de modifier en profondeur notre pays") ou même le filloniste Laurent Wauquiez ( qui se bat "contre la dégradation de la famille").

Le président de l'UMP prend un autre risque: celui de se retrouver dans le même cortège que des extrémistes de droite et d'être associé, malgré lui, à leurs éventuels débordements. Mais "qui aurait compris qu'on ne soit pas au milieu des Français qui manifestent, nous qui sommes le premier parti d'opposition?", se défend-il.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a évoqué la présence dimanche de "groupes radicaux d'extrême droite" qui souhaiteraient "venir en nombre", "non pour manifester mais pour créer l'affrontement et le désordre".

La porte-parole de "La Manif pour tous", Frigide Barjot, favorable pour sa part à une "union civile", a reçu des menaces qui ont amené le ministre de l'Intérieur à lui assurer une protection. Du coup, l'égérie des opposants au mariage homosexuel a affirmé vendredi qu'elle ne pensait pas à aller manifester dimanche "en l'état actuel des choses" mais qu'elle pourrait néanmoins "changer d'avis". Un flottement qui fait dire à certains à l'UMP qu'elle "bluffe".

"Il est très important d'en appeler au caractère pacifique de la manifestation. Je demande à Manuel Valls de mettre tous les moyens nécessaires afin de veiller à ce que les centaines de milliers de manifestants puissent défiler. C'est à lui et au préfet de police placé sous ses ordres qu'incombe la responsabilité du bon déroulé de la manifestation", a affirmé M. Copé.

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