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Polynésie : Gaston Flosse part grand favori des élections

Le sénateur Gaston Flosse (g) et ses adversaires Oscar Temaru (d) et Teva Rohfritsch (c), attendent le début d'un débat télévisé sur la chaîne  Polynésie Première, à Papeete le 2 mai 2013 [Gregory Boissy / AFP] Le sénateur Gaston Flosse (g) et ses adversaires Oscar Temaru (d) et Teva Rohfritsch (c), attendent le début d'un débat télévisé sur la chaîne Polynésie Première, à Papeete le 2 mai 2013 [Gregory Boissy / AFP]

Les quinze jours de campagne de l'entre-deux tours en Polynésie française semblent avoir conforté Gaston Flosse, l'insubmersible sénateur autonomiste, dans un statut de grand favori, face à son rival de toujours, l'indépendantiste Oscar Temaru, et un autre autonomiste, Teva Rohfritsch, en position d'outsider.

La liste de Gaston Flosse apparaît comme ayant le plus de chances de l'emporter au second tour des territoriales de dimanche, une triangulaire, après avoir dominé le premier tour, avec plus de 15 points d'avance sur celle d'Oscar Temaru, son principal adversaire.

De nombreux élus locaux, dont seize maires, lui ont apporté leur soutien, et Teiva Manutahi, le candidat le mieux placé au premier tour (5,71%), parmi ceux qui n'ont pas été qualifiés pour le second, a appelé à voter pour Gaston Flosse.

Enfin, et surtout, celui-ci apparaît aux yeux de beaucoup de Polynésiens comme le seul en mesure de sortir la collectivité de la grave crise économique dans laquelle elle continue de s'enfoncer.

Les affaires judiciaires pour lesquelles Gaston Flosse a été condamné n'ont que très peu affecté sa popularité: nombreux sont ceux en effet qui en votant pour lui entendent jouer la carte de l'efficacité dont ils créditent l'ancien président, qui a régné sans partage de 1993 à 2004, à l'ère des transferts financiers massifs de la métropole.

A l'inverse, Oscar Temaru, le président sortant, pâtit de la crise dont il n'est pas parvenu à extraire la Polynésie, en proie à un taux de chômage entre 20 et 30%.

Il a aussi payé, au premier tour, le thème de campagne qu'il a choisi comme cheval de bataille: la réinscription de la Polynésie sur la liste de l'ONU des territoires à décoloniser. Cet objectif a été mal compris par une grande partie de l'électorat, donnant la priorité à des préoccupations plus quotidiennes.

Le sénateur et candidat aux élections territoriales Gaston Flosse discute avec des habitants avant de voter, à Pirae le 21 avril 2013 [Gregory Boissy / AFP/Archives]
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Le sénateur et candidat aux élections territoriales Gaston Flosse discute avec des habitants avant de voter, à Pirae le 21 avril 2013
 

Le parti d'Oscar Temaru, en termes d'organisation et de communication, est moins efficient que celui de Gaston Flosse. Son électorat s'est peu déplacé au premier tour, et, pour le mobiliser, Oscar Temaru a dû muscler sa campagne contre Gaston Flosse.

L'autre autonomiste de la triangulaire, Teva Rohfritsch, tente de s'imposer comme le candidat du renouveau, face à deux adversaires qui s'affrontent sur la scène politique depuis plus de trente ans. Mais il a lui-même été ministre dans les gouvernements de Gaston Flosse et d'Oscar Temaru, et regroupe autour de lui de nombreux anciens élus.

Les principaux thèmes d'une campagne plutôt calme, mais qui s'est durcie au second tour, ont été la crise économique et l'emploi. Il a aussi été question de mode de gouvernance, et d'exemplarité des élus, tous les candidats promettant d'oeuvrer à une réduction du train de vie de l'assemblée et du gouvernement.

Leitmotiv de chaque élection, ils se sont aussi opposés sur les thèmes de l'indépendance et de l'autonomie, sujet principal de clivage politique en Polynésie. Le premier tour a mis en évidence le recul du vote indépendantiste, les trois quarts des électeurs ayant voté pour une liste autonomiste, c'est-à-dire prônant le maintien de la collectivité dans l'ensemble français.

Alors que Gaston Flosse voit sa victoire à portée de main, les enjeux sont ailleurs. S'il parvenait à atteindre la majorité absolue dans la triangulaire, sa liste bénéficierait d'une légitimité accrue.

Mais la victoire suffit pour obtenir une majorité plus que confortable à l'Assemblée de Polynésie, grâce à la forte prime majoritaire attribuée au vainqueur (19 sièges sur 57, en plus des sièges attribués à la proportionnelle).

Autre enjeu, pour Teva Rohfritsch : dépasser en voix la liste d'Oscar Temaru, et ainsi s'imposer comme un nouveau visage de la politique locale.

En cas d'échec, Oscar Temaru, lui, poursuivra probablement son combat à l'ONU. Son parti, qui a déjà fait une croix sur ces élections, veut rester mobilisé à Faa'a, la commune dont il est le maire, pour ne pas laisser filer ce fief à quelques mois des élections municipales.

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