La CFDT et la CGT ne défileront pas ensemble à l’occasion du 1er mai. Une première depuis 2005. Les deux organisations salariales n’ont pas réussi à enterrer leurs divergences autour de l’accord national interprofessionnel (ANI). Un accident de parcours pour Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT qui appelle à dépasser les clivages.
Entre la CGT et CFDT, la guerre est déclarée ?
Non. J’ai même appelé la CFDT à défiler avec nous le 1er mai. C’est un jour international de défense des travailleurs. Nous devions dépasser nos divergences. Mais, la CFDT n’a pas pris la main que je lui ai tendue. Elle a préféré marquer le coup et faire son défilé. Compte tenu de la situation économique en France et en Europe, je considère que ce sont des gamineries et qu’il faut que cela s’arrête.
Quel est le risque de faire deux défilés ?
Notre division ne sert que les patrons et le Front national. Laurent Berger [secrétaire général de la CFDT] va défiler à Reims, ils ne seront pas nombreux dans le cortège. Du coup, il y a un risque réel que leur cortège soit plus important demain que les notres. Cela renverrait une image terrible. Il ne faut surtout pas que nous continuions dans cette voie.
Faut-il oublier les divergences sur l’accord sur l’emploi ?
Oui, il le faut. De grands rendez-vous arrivent. La réforme des retraites, celle des allocations chômages ou encore la conférence sociale en juin. Nous avons nos positions respectives, faisons un vrai débat sur l’accord sur l’emploi, discutons entre nous. Mais il faut se réunir. La défense des salariés ne se fera qu’avec l’unité syndicale.
Y a-t-il un risque d’explosion sociale comme le pensent sept français sur dix ?
C’est vrai. La société est divisée, les clivages de plus en plus forts. Au sein de la droite, de la gauche, des syndicats. Il faut rassembler car il y a un risque peut-être pas d’explosion sociale à proprement parler. Mais, les gens vont s’engager dans des actes lourds. Il y a la possibilité de sortie vers les partis politiques extrêmes mais aussi des révoltes contre les autres, contre soi.
Selon France Info, la proposition de loi sur les sites rentables arrive demain à l’Assemblée...
Je l’attendais. Je ne sais pas encore ce qu’elle contient. Je préfère donc rester prudent. mais, cela montre que François Hollande peut enfin tenir une promesse. Nous serons vigilants.