L’adoption du projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels ne semblent pas émousser la motivation des « mères-veilleuses ». Ces mères de familles opposées au mariage gay se préparent à une nouvelle nuit à la belle étoile au coeur de Paris.
Comme tous les soirs depuis la « Manif pour tous » du 21 avril, les « mères veilleuses » - cousines des "veilleurs" de l'esplanade des Invalides - s’apprêtent à passer le relais au pied du « Mur pour la Paix » du Champ de Mars à Paris. Les dix femmes qui se sont installées sur place hier à 19H00, cèdent le pas à dix nouvelles volontaires.
Les « mères veilleuses » n’ont encore passé que deux nuits sous l’œuvre de Clara Halter. A partir de 01H30, des quarts sont organisés afin de permettre aux « mères-veilleuses » de dormir pendant que deux d’entre elles veillent et surveillent. Plus besoin de sandwiches ou de thermos, raconte l’une d’entre elles : des sympathisants inconnus viennent avec des provisions ou même des fleurs.
L’objectif affiché par ces opposantes à la loi Taubira est de dénoncer les violences qui accompagnent le débat sur le mariage gay : violences contre les manifestants, violences contre les personnes homosexuelles et même violences contre les forces de l’ordre. Pour symboliser cette ambition, elles portent une écharpe blanche transversale.
Première nuit de veille (© Fr. Salefran)
Mais les « mères veilleuses » ne forment pas pour autant un mouvement consensuel, visant à la synthèse. Les mères de famille, qui ont déjà passé deux nuits à la belle étoile, arborent volontiers leurs sweet-shirts emblématiques et dénoncent la loi et ce qu’elles considèrent comme ses corollaires inévitables : la PMA puis la GPA.
L’adoption de la loi par le Parlement ne change rien pour elles, déclarent ces maillons de ce qui se veut – indique leur page Facebook - « une chaîne ininterrompue ». A une nuance près : les « mères veilleuses » entendent entamer un tour de France dont la première étape sera Caen vendredi, avant d’enchaîner sur Rennes.
« Nous pourrions être beaucoup plus nombreuses, rappelle Marie-Gabrielle, l’une des responsables de cette initiative. Mais nous ne voulons pas créer un mouvement de masse. Nous ne mettrons fin à notre mouvement qu’une fois la loi abrogée. En attendant, que ferons-nous cet été, je n’en sais encore rien. Peut-être nous retrouverons-nous sur les plages ? » s’amuse-t-elle.
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