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L'éventuel retour en politique de Sarkozy compromis

Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni quittent le palais de l'Elysée le 15 mai 2012 à Paris sous l'oeil de François Hollande [Eric Feferberg / AFP/Archives] Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni quittent le palais de l'Elysée le 15 mai 2012 à Paris sous l'oeil de François Hollande [Eric Feferberg / AFP/Archives]

La mise en examen jeudi de Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" si elle devait se traduire par un renvoi en correctionnelle, compromettrait l'éventuel retour en politique de l'ancien président de la République, qui reste de loin le préféré des sympathisants de droite.

Nicolas Sarkozy est le deuxième chef de l'Etat, après Jacques Chirac, à avoir maille à partir avec la justice. Son avocat Me Thierry Herzog a annoncé son intention de "former immédiatement un recours".

L'ancien chef de l'Etat a été mis en examen jeudi à Bordeaux par le juge Jean-Michel Gentil pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire Liliane Bettencourt. "Des méthodes aux relents politiques évidents", a réagi le député Christian Estrosi. Valérie Debord y voit "une forme d'acharnement contre Nicolas Sarkozy".

Mise en examen ne signifie pas renvoi devant la justice et encore moins condamnation. Mais si tel devait être le cas, l'avenir politique de M. Sarkozy s'en trouverait compromis.

A condition toutefois que l'ancien président ait envie de revenir sur le devant de la scène. A cet égard, M. Sarkozy ne cesse, depuis sa défaite en 2012, d'envoyer des signaux contradictoires. "Si je perds, vous n'entendrez plus jamais parler de moi", affirmait-il avant l'élection présidentielle. Au soir de sa défaite, il déclarait être redevenu "un Français parmi les Français".

Nicolas Sarkozy le 8 mai 2012 à l'Arc de Triomphe à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/POOL/Archives]
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Nicolas Sarkozy le 8 mai 2012 à l'Arc de Triomphe à Paris
 

Mais depuis, la crise à l'UMP, fin 2012, l'avait amené à sortir de la réserve qu'il s'était imposée, sans d'ailleurs que ses efforts pour réconcilier les rivaux Jean-François Copé et François Fillon aient été couronnés de succès. L'été précédent, il avait également critiqué l'attitude du président François Hollande dans le dossier syrien, lui reprochant son manque d'implication.

L'ancien président évitait toutefois d'intervenir dans les médias. Jusqu'à la publication, début mars, d'une vraie-fausse interview dans Valeurs actuelles, l'hebdomadaire de droite, lui faisant dire qu'il ne voulait pas revenir en politique mais qu'il pourrait être "obligé d'y aller" pour "la France", à cause de la gravité de la situation.

Ces propos avaient suscité de l'incompréhension chez certains de ses proches qui affirmaient que cette interview n'en était pas une, rejetant la responsabilité de la publication par le magazine de propos à bâtons rompus que M. Sarkozy aurait tenus au cours d'un déjeuner sur son ancien conseiller Patrick Buisson.

Vrai ou faux, il se peut que l'ancien président ait tenu à marquer son territoire après que François Fillon, son Premier ministre pendant cinq ans et qui ambitionne d'être candidat à la présidentielle de 2017, eut affirmé que lui et M. Sarkozy étaient désormais "à égalité" et "sur la même ligne de départ".

Valérie Trierweiler et Carla Bruni derrière Nicolas Sarkozy et François Hollande le 15 mai 2012 à l'Elysée [Philippe Wojazer / AFP/POOL/Archives]
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Valérie Trierweiler et Carla Bruni derrière Nicolas Sarkozy et François Hollande le 15 mai 2012 à l'Elysée
 

Des propos peu goûtés par M. Sarkozy qui accueille désormais ses visiteurs UMP dans ses locaux de la rue de Miromesnil, à Paris, par un ironique "Alors, comment va l'égal?".

"Je ne suis pas sûr du tout qu'il ait envie de repartir. Ca a été trop dur, il a été tellement critiqué", affirmait récemment l'un de ses amis à l'AFP.

Mais pour beaucoup d'autres, le retrait, feint ou véridique, de leur champion, reste difficile à admettre. Son ami le plus fidèle, Brice Hortefeux, a d'ailleurs créé une "Association des amis de Nicolas Sarkozy", qui se réunit régulièrement, se chargeant ainsi d'entretenir la flamme. Pour le cas où.

Ceux-là sont fortement encouragés par les sondages selon lesquels Nicolas Sarkozy reste, et de loin, le préféré des sympathisants de droite. Même pour l'ensemble des Français, alors que le couple exécutif ne cesse de dégringoler dans les enquêtes d'opinion, M. Sarkozy se situe dans le peloton de tête des personnalités politiques qu'ils veulent voir jouer un rôle à l'avenir.

"C'est dur pour un homme politique de l'avouer mais Nicolas Sarkozy est à trente coudées au-dessus de nous tous", confiait il y a quelques jours un ancien ministre.

Même son épouse Carla - "aujourd'hui moins réticente qu'avant à le voir y retourner", selon un ami du couple - laissait entendre sa musique: "Eh, le pingouin, si un jour tu recroises mon chemin, je t'apprendrai, le pingouin, je t'apprendrai à me faire le baise main". Allusion à un éventuel nouveau face à face avec le président Hollande?

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