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Copé : le gouvernement marche "vers l'abîme"

Jean-François Copé à l'Assemblée nationale le 30 javier 2013 [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Jean-François Copé à l'Assemblée nationale le 30 javier 2013 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a accusé mercredi Jean-Marc Ayrault de marcher "avec détermination vers l'abîme" et a jugé que si les faits reprochés à Jérôme Cahuzac étaient avérés, ce serait "extrêmement grave".

Jean-François Copé a défendu pendant une demi-heure à la tribune de l'Assemblée nationale la motion de censure UMP contre la politique économique et sociale du gouvernement, la 54e motion de censure depuis 1958. Au terme de son discours, il a été brièvement applaudi par les députés de droite présents dans l'hémicycle -François Fillon, absent, était en Russie-, dont la plupart se sont levés.

Sur l'affaire Cahuzac, "si les faits étaient avérés, cela serait extrêmement grave. Mais notre honneur est d'avoir respecté la présomption d'innocence. Honneur dont vous avez singulièrement manqué lorsque vous étiez dans l'opposition", a-t-il lancé aux socialistes.

Il a reproché au Premier ministre "d'avoir la certitude de ceux qui, persuadés d'être dans le vrai puisqu'ils sont dans la doctrine, marchent avec détermination vers l'abîme". "L'heure de vérité a sonné: ou bien nous refondons notre modèle pour le rendre compétitif dans la guerre économique mondiale en cours, ou bien nous sortirons de l'Histoire", a affirmé M. Copé.

Jérôme Cahuzac (g) s'exprime lors de la passation de pouvoirs au ministère des Finances à Paris, le 20 mars 2013 [Miguel Medina / AFP]
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Jérôme Cahuzac (g) s'exprime lors de la passation de pouvoirs au ministère des Finances à Paris, le 20 mars 2013
 

"Voilà pourquoi, de toutes mes forces, je viens vous demander d'abandonner l'immobilisme dans lequel vous plongez le pays", a poursuivi le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne) devant un hémicycle très rempli à droite et plus clairsemé à gauche.

"La responsabilité, c'est vous qui la portez. Pas Nicolas Sarkozy. Alors, sachez que, lorsque dans votre discours de réponse à cette motion de censure, vous nous lirez les longs paragraphes que vos conseillers vous ont forcément préparés pour vous défausser de votre responsabilité en incriminant le passé, les Français ne seront pas dupes", a-t-il dit, suscitant les protestations des socialistes.

"Quatre engagements pour 2013. Quatre renoncements. Quatre échecs", a-t-il accusé, en reprenant les engagements électoraux de François Hollande sur le chômage, la croissance, le déficit public et la relance européenne.

"François Mitterrand avait dit : contre le chômage, on a tout essayé. Vous, c'est contre l'emploi que vous avez tout essayé !", a assené M. Copé.

Et d'accuser le gouvernement "de millions en milliards" d'avoir "étranglé les Français" en ayant "plus augmenté les impôts que la droite en cinq ans". La France est "au bord de la révolte fiscale", s'est-il exclamé.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et ses ministres de l'Economie Pierre Moscovici et du Budget Jérôme Cahuzac, le 19 septembre 2012 à Paris [Martin Bureau / Pool/AFP/Archives]
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Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et ses ministres de l'Economie Pierre Moscovici et du Budget Jérôme Cahuzac, le 19 septembre 2012 à Paris
 

Affirmant que le gouvernement et la majorité se trouvent "au pied du mur", "à bout de souffle" après dix mois de pouvoir, M. Copé a pronostiqué que si "François Hollande continue de louvoyer, spectateur impuissant du lent déclin" de la France, "après être entré dans l'Histoire comme le président des impôts, il y restera comme le président du chômage et du déclassement".

Le président de l'UMP, qui a appelé à un "big bang économique et social" en faisant écho "à dessein" à une expression de l'ex-Premier ministre PS Michel Rocard, a réclamé d'"arrêter immédiatement toute hausse d'impôts", de baisser "la dépense publique inutile" et d'oser des réformes structurelles, comme une division par "deux et demi" du nombre de ministres pour le ramener à 15 ou un moratoire sur les 35 heures.

Clamant qu'il fallait changer de politique "maintenant" dans une allusion au slogan du candidat Hollande, Jean-François Copé a appelé Jean-Marc Ayrault à s'inspirer d'autres figures de gauche, l'Allemand Gerhard Schroeder, le Britannique Tony Blair, et les Français Pierre Mendès France et Georges Clemenceau.

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