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Chypre : pour Paris, la taxation des petits épargnants était "une erreur"

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, le 25 février 2013 près de Poitiers [Alain Jocard / AFP/Archives] La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, le 25 février 2013 près de Poitiers [Alain Jocard / AFP/Archives]

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a qualifié mercredi d'"erreur" le projet de taxation des petits épargnants initialement envisagé par Nicosie pour sauver l'économie chypriote, en complément du plan de sauvetage européen.

"L'histoire montre que, oui, présenter le projet comme l'ont fait les autorités chypriotes était une erreur parce que ça a créé de la défiance dans la population, parmi les petits épargnants et, sans doute, au-delà des frontières de Chypre", a-t-elle déclaré devant la presse à l'issue du Conseil des ministres.

"Il est légitime de la part de la population chypriote de s'opposer à la taxation des petits dépôts", a poursuivi la porte-parole du gouvernement, estimant encore que ce projet de taxation pouvait "sans doute être qualifié de projet malheureux" et qu'"il va falloir revoir la copie".

La France, a-t-elle cependant soutenu, avait "défendu" d'emblée lors de la réunion de l'Eurogroupe qui avait ouvert la voie à cette décision samedi à Bruxelles "une position qui consistait à ne taxer les dépôts qu'à partir de 100.000 euros" et "n'a jamais varié".

"Les petits épargnants n'auraient donc pas dû être concernés", a-t-elle observé, soulignant que, "aujourd'hui la balle est dans le camp de Chypre".

Lors du Conseil des ministres, le ministre des Finances Pierre Moscovici a cependant souligné, selon elle, "la situation très particulière à Chypre qui nécessitait une solution sur mesure s'agissant du secteur bancaire" de l'île, analyse "confirmée" par François Hollande.

Ce secteur bancaire, a-t-elle fait valoir, est "hypertrophié", "représente sept fois le PIB du pays", est "particulièrement généreux en termes de rémunération" des dépôts qui, lorsqu'ils sont supérieurs à 100.000 euros, sont pour les "deux tiers des dépôts de non-résidents".

Najat Vallaud-Belkacem a plaidé pour "des conditions de transparence qui ramènent la confiance", insistant: "On a bien vu à quel point les décisions annoncées dans un premier temps puis rejetées par le Parlement chypriote ont pu créer de la défiance dans la population".

L'Elysée avait indiqué un peu plus tôt dans la journée que François Hollande devait s'entretenir en fin de matinée au téléphone avec son homologue chypriote Nicos Anastasiades, au lendemain du rejet par le Parlement de l'île du plan de sauvetage économique européen.

Le plan de sauvetage prévoyait initialement, en contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros de la zone euro et du FMI pour l'île au bord de la faillite, une taxe exceptionnelle de 6,75% sur tous les dépôts bancaires de 20 à 100.000 euros et de 9,9% au-dessus.

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