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Ayrault veut convaincre qu'il "sait où il va"

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale le 20 mars 2013 [Pierre Andrieu / AFP] Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale le 20 mars 2013 [Pierre Andrieu / AFP]

"Je sais où je vais": Jean-Marc Ayrault s'est attaché mercredi dans un discours très attendu à montrer à une majorité inquiète et encore sous le choc de la démission de Jérôme Cahuzac que l'exécutif avait un cap.

La motion de censure déposée par le président de l'UMP, Jean-François Copé, a fourni l'occasion au Premier ministre de défendre devant députés et ministres la cohérence de l'action conduite depuis dix mois dans un contexte de crise économique et sociale. Impopulaire comme son Premier ministre, le chef de l'Etat devrait s'exprimer avant la fin du mois.

Premier message martelé par M. Ayrault, à destination de ceux qui doutent, y compris dans la majorité: l'exécutif a un cap clair. "Mesdames et Messieurs les députés, je sais où je vais. Je sais comment y parvenir et comment faire", a lancé M. Ayrault, suscitant les sarcasmes sur les bancs de l'opposition.

Désendettement, lutte contre le chômage, "réindustrialisation", réforme de la protection sociale :  voilà les priorités fixées une nouvelle fois par M. Ayrault dans un discours de mobilisation plus que d'annonces.

Ceux qui attendaient des précisions sur la future taxe sur les très hauts revenus, la date d'entrée en vigueur, en 2014 ou 2017, du non-cumul des mandats ou les modalités de la future réforme des prestations familiales en ont été pour leurs frais.

"Ma rigueur, c'est d'abord cette détermination réformiste, assumée, et sans faille", a expliqué M. Ayrault, qui a de nouveau fait référence au "nouveau modèle français" qu'il promeut depuis plusieurs mois. Il a aussi appelé à un "compromis historique" pour sortir de la crise et n'a pas caché que chacun devrait faire des "efforts" pour sauver le système de retraites.

Le chef de la majorité a toutefois assuré qu'il n'entendait pas "substituer une austérité de gauche à une austérité de droite"."L'essentiel du redressement de nos finances viendra de l'effort sur la dépense publique" et non de nouvelles hausses d'impôts, a-t-il promis.

 

Hommage à Cahuzac

M. Ayrault a rendu un hommage appuyé et applaudi par les députés socialistes à celui qui portait jusqu'à mardi soir cette politique de réduction du déficit, Jérôme Cahuzac, visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale..

"Je salue Jérôme Cahuzac qui a fait preuve de dignité et de responsabilité en présentant hier sa démission", a souligné le chef du gouvernement, qui a perdu avec la démission du ministre du Budget un des piliers de son équipe gouvernementale.

Dans un discours plus pugnace que sa déclaration de politique générale de juillet 2012, qui avait laissé sur leur faim nombre de parlementaires, M. Ayrault a également "revendiqué" sa méthode de dialogue social.

"On me dit : +c'est trop long!+. Eh bien c'est le contraire : on propose, on négocie, on décide !", a lancé le Premier ministre, saluant l'accord du 11 janvier entre partenaires sociaux pour réformer le marché du travail.

M. Ayrault a aussi rendu coup pour coup à M. Copé, pour qui la France marche "vers l'abîme" et le gouvernement "étrangle" les Français "de millions en milliards" d'impôts supplémentaires.

S'adressant directement au président de l'UMP, l'ancien maire de Nantes a ainsi "récusé (...) la tentation de ce qu'on appelle le +teapartysme+, cette combinaison du libéralisme économique et d'une droite autoritaire et ultraconservatrice, ce qui conduit à amputer la République de ses valeurs d'égalité et de fraternité".

Il a aussi accusé Jean-François Copé de s'être "trompé tout simplement d'adresse" en déposant sa motion de censure contre l'actuel gouvernement et non contre "l'héritage d'impuissance et de renoncement" du précédent quinquennat.

Enfin, M. Ayrault a cherché à desserrer la pression exercée sur le gouvernement français en appelant à "changer l'orientation de l'Europe, dominée aujourd'hui par des majorités conservatrices". Les élections européennes de 2014 doivent à cet égard "être le grand rendez-vous des peuples européens", selon M. Ayrault.

 

Copé : le gouvernement marche "vers l'abyme"

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