Cela s’est fini comme cela avait commencé, par une standing ovation des députés de gauche après une ultime allocution de Christiane Taubira.
Deux semaines après son discours introductif, la Garde des sceaux s’est réjouie hier après-midi de l’adoption en première lecture, «à une très large majorité», du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. 329 parlementaires ont dit «oui» (dont les UMP Franck Riester et Benoist Apparu), 229 ont voté contre (dont quatre socialistes) et 10 se sont abstenus parmi lesquels les anciens ministres UMP Nathalie Kosciusko-Morizet ou Bruno Le Maire.
«Egalité, égalité», ont aussitôt scandé les élus de la majorité tandis que le Parti socialiste déployait une grande banderole sur la façade de son siège de Solferino pour fêter «une victoire pour toute la société française». Quant aux écologistes, ils ont salué «un vote historique», douze ans après les Pays-Bas.
Premier mariage homo à l’été
Pourtant, le mariage n’est pas encore ouvert aux couples de même sexe. «Ce n’est pas la fin de l’histoire», a déclaré dès l’issue du vote Hervé Mariton, principal opposant UMP à ce texte. Outre les prochaines manifestations programmées par les anti, il reste en effet des étapes législatives à franchir.
En premier lieu, le vote des sénateurs, qui étudieront le texte à partir du 2 avril. Si la Chambre haute devait adopter le texte (la gauche y a une courte majorité), la question est de savoir si le Sénat se prononcera exactement sur le même projet. Dans ce cas, qui semble avoir les faveurs du président Jean-Pierre Bel, le projet de loi ne repassera pas à l’Assemblée. Dans le cas contraire, notamment si les écologistes veulent proposer de nouveaux amendements, une navette sera à nouveau nécessaire.
La majorité espère une promulgation du texte, au plus tard «début juillet», et la célébration du premier mariage homosexuel dans la foulée.
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