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Jérôme Cahuzac : Limiter le déficit à 3% du PIB sera "difficile, pas impossible"

Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget.[LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Limiter le déficit public à 3 % du PIB s’annonce compliqué. Mais Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, veut encore y croire.

Changement de ton. Certains membres du gouvernement ont nettement nuancé leur discours quant à la réduction du déficit public. La possibilité d’une révision des prévisions et de l’objectif des 3 % du PIB a même été ouvertement envisagée. Mais pour Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, l’objectif de réduire les déficits doit rester une priorité.

 

La France doit-elle tenir à tout prix l’objectif des 3 % ? 

Ce n’est pas le débat aujourd’hui. Si c’est nécessaire, ce débat sera ouvert avec nos partenaires européens. La France s’est engagée à réduire ses déficits publics et à atteindre l’équilibre budgétaire en 2017. Cet objectif n’est pas remis en cause. La Cour des comptes estime que ramener le déficit à 3 % du PIB quand la croissance est faible sera très difficile. Difficile certes, mais pas impossible. 

Et, en tout état de cause, nous ne serons pas loin des 3 % pour 2013. Dès mai 2012, nous avons engagé un programme courageux de redressement des comptes publics. La cour salue les efforts engagés et les qualifie d’inédits.

 

La France va-t-elle pouvoir éviter de faire de nouvelles économies ? 

La dette publique par habitant a été multipliée par cinq en trente ans ! Nous devons stopper cette spirale, qui est un véritable impôt à la naissance. Nous ne pouvons pas continuer à faire payer ainsi les générations futures. C’est la raison pour laquelle réduire nos déficits est une priorité absolue.

Mais nous devons également financer des politiques essentielles en faveur de l’emploi, en faveur de la jeunesse et redresser la compétitivité de nos entreprises. 60 milliards d’euros d’économies sur la dépense sont programmés sur le quinquennat. Nous les ferons.

 

Les Français doivent-ils s’attendre à devoir faire d’autres efforts ? 

Des efforts importants ont été demandés aux Français. Parce qu’ils sont importants, ces efforts doivent être justes : les foyers les plus aisés, les plus grandes entreprises sont les plus sollicités. Les efforts doivent aussi porter sur la réduction des dépenses. Si l’Etat y prend toute sa part, il ne pourra pas tout, tout seul. C’est pourquoi nous demandons un effort de 1,5 milliard d’euros pour 2014 et 2015 aux collectivités locales, aux opérateurs de l’Etat et à la protection sociale.

Par ailleurs, pour que les économies soient justes et durables, le Premier ministre a lancé la modernisation de l’action publique. L’argent public doit être justement et efficacement dépensé.

 

Que répondez-vous à l’aile gauche de votre majorité qui craint une austérité plus grande ? 

Je récuse ce terme d’austérité. Oui, en effet, l’effort réalisé est important, mais chacun y participe à proportion de ses moyens. L’ensemble des membres de la majorité sait que nous avons bâti un budget pour 2013 dans un esprit de responsabilité et de justice, afin de redresser nos finances publiques, en demandant un effort d’abord à ceux qui peuvent le plus contribuer pour financer les priorités du président de la République. Si les efforts sont exigeants, c’est parce que, pendant dix ans, nos prédécesseurs ont laissé les comptes publics dériver et la compétitivité des entreprises se dégrader.

 

Dans quelles mesures allez-vous suivre les recommandations de la Cour des comptes ? 

Nous partageons très largement les recommandations de la Cour des comptes. Pour la plupart, elles portent sur des politiques ou des décisions prises avant 2012.

Pour ce qui concerne les aides aux buralistes, nous avons pris note des critiques formulées par la Cour (ndlr : la juridiction les a jugées injustifiées). Ces aides sont désormais davantage ciblées sur les buralistes en difficulté, en particulier dans les zones rurales et frontalières.

Quant aux aides aux entreprises, elles représentent un montant de dépenses publiques très important, près de 100 milliards d’euros. Le gouvernement veut optimiser ces aides et réduire celles qui sont le moins efficaces. 

 

Et aussi sur Directmatin.fr : 

Déficit : Ayrault reconnaît que les 3% ne seront pas atteints en 2013

Cour des comptes : le rapport de la rigueur

 

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