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Mariage gay : le vote mardi à l'Assemblée

Deux femmes s'embrassent lors d'une manifestation en faveur du mariage pour tous, à Paris le 27 janvier 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Deux femmes s'embrassent lors d'une manifestation en faveur du mariage pour tous, à Paris le 27 janvier 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Le projet de loi sur le mariage homosexuel sera adopté mardi par l'Assemblée nationale mais il doit ensuite franchir l'étape du Sénat, à partir du 18 mars, sur fond de mobilisation soutenue des opposants au texte, qui appellent de nouveau à descendre dans la rue le 24 mars.

"Les Français se sont réveillés avec une annonce: l'égalité a progressé dans le pays", s'est enthousiasmé auprès de l'AFP le président PS de l'Assemblée, Claude Bartolone, après 110 heures d'un débat-marathon qui s'est achevé samedi aux premières heures de la matinée.

L'adoption du texte mardi par un vote solennel à l'Assemblée est d'ores et déjà acquis pour la gauche, qui dispose d'une confortable majorité dans l'hémicycle. Deux élus UMP ont annoncé qu'ils voteraient avec elle, deux autres qu'ils s'abstiendraient, trois députés UDI qu'ils voteraient pour.

Mais une fois le texte voté à l'Assemblée, "le combat va continuer", a prévenu le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, qui s'est illustré jusqu'au bout par sa combativité dans les débats.

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a semblé vouloir tempérer cette ardeur. "Il faut très vite maintenant revenir à ce qui préoccupe les Français, c'est-à-dire l'emploi, l'insécurité. Dans ces deux domaines, je m'inquiète beaucoup de voir que tous les indicateurs sont au rouge", a-t-il expliqué.

Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, à Paris le 7 février 2013 [Pierre Verdy / AFP]
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Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, à Paris le 7 février 2013
 

La suite du parcours législatif doit maintenant passer par le Sénat, à partir du 18 mars. Pour éviter de donner à nouveau à la droite de trop longues tribunes pour ferrailler contre le projet, les sénateurs de gauche pourraient être tentés de le voter de manière conforme, ce qui mettrait un terme à la navette parlementaire.

"C'est possible à condition de bien travailler ce dossier en amont. Il faut prendre un certain nombre de garanties", a déclaré le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel.

Le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a toutefois affirmé vendredi que l'objectif n'était "pas un vote conforme à tout prix".

In fine, l'adoption du texte par les sénateurs est probable, même si elle n'est pas totalement acquise, la gauche disposant d'une courte majorité à la chambre haute.

Premiers mariages mi-2013?

Une fois le texte adopté, la droite devrait faire un recours au Conseil constitutionnel. Mais son président, Jean-Louis Debré, a implicitement écarté une censure du texte.

Le porte-parole de l'Inter-LGBT, Nicolas Gougain, assiste aux débats sur le mariage homosexuel à l'Assemblée, à Paris le 29 janvier 2013 [Jacques Demarthon / AFP]
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Le porte-parole de l'Inter-LGBT, Nicolas Gougain, assiste aux débats sur le mariage homosexuel à l'Assemblée, à Paris le 29 janvier 2013
 

Il a rappelé une "décision du 28 janvier 2011", qui stipulait que "le contour du mariage c'est au Parlement de le définir".

En comptant le temps de ce recours, les premiers mariages homosexuels pourraient être célébrés mi-2013.

Peu après le début des discussions au Sénat, les opposants au mariage gay, réunis au sein du collectif "La Manif pour Tous", vont de nouveau donner de la voix, avec une grande manifestation à Paris le 24 mars. Sauront-ils encore largement mobiliser leurs troupes? Le 13 janvier ils avaient rassemblé 340.000 personnes d'après la police, 800.000 à un million selon les organisateurs.

Du côté des partisans du texte, le porte-parole d'Inter-LGBT, Nicolas Gougain, s'est félicité samedi de la bonne tenue des débats au Palais Bourbon.

"On est dans une configuration différente de ce qui s'était passé au début des débats sur le Pacs, qui avait été initialement rejeté à cause d'une trop faible mobilisation des parlementaires PS de l'époque. Ca nous permet d'envisager la suite des débats parlementaires de manière très sereine".

La présidente du Front national Marine Le Pen a elle de nouveau exprimé son ras-le-bol devant un débat qui dure en longueur, alors que le mariage gay est à ses yeux "une préoccupation peut-être d'un millier de personnes en France" et que la situation économique et sociale "s'aggrave dans des conditions spectaculaires".

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