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Mariage gay : la GPA continue d'enflammer le débat

Une femme enceinte [Loic Venance / AFP/Archives] Une femme enceinte [Loic Venance / AFP/Archives]

La polémique sur les mères porteuses a continué, vendredi matin, à enflammer les débats à l'Assemblée nationale sur le projet d'ouverture du mariage aux couples homosexuels, retardant l'examen des articles du texte que les députés devaient entamer.

D'emblée, Hervé Mariton, principal orateur de l'UMP, a accusé trois membres du gouvernement de s'être déclarés en 2010, dans une tribune libre au Monde, favorables à la GPA (gestation pour autrui), citant nommément Najat Vallaud-Belkacem (porte-parole du gouvernement), Alain Vidalies (Relations avec le Parlement) et Aurélie Filipetti (Culture).

"Je n'ai pas vérifié au delà", a poursuivi M. Mariton. Prenant acte que le gouvernement avait voulu rassurer, mercredi, en affirmant qu'il était totalement opposé à la GPA après l'émotion suscitée par la circulaire Taubira autorisant des certificats de nationalité pour les enfants nés de mères porteuses, M. Mariton a continué: "Alors nous aimerions savoir: c'est quoi le gouvernement qui est opposé, c'est le quart du gouvernement, la moitié du gouvernement?"

En direction du président de séance Claude Bartolone (PS), il a ajouté: "Peut-être pourriez-vous convier le Premier ministre à venir nous éclairer".

Ses collègues de l'UMP ont multiplié les appels au règlement, remettant sans cesse sur le tapis la question de la GPA qui avait déjà enflammé les débats, l'avant-veille.

Ainsi Marc Le Fur (UMP) a aussi sommé le gouvernement de dire s'il "maintenait oui ou non la circulaire Taubira", soulignant que la demande de retrait dépassait les bancs de l'Assemblée et que l'association Ni Putes Ni Soumises l'avait fait.

Le socialiste Olivier Dussopt a immédiatement rendu la monnaie de sa pièce à l'opposition. "Que pensez-vous, députés de l'UMP, de la proposition de loi du sénateur UMP Alain Milon, du 27 janvier 2010, co-signée avec 22 sénateurs de droite, proposant la régularisation de la GPA, son remboursement par la Sécurité sociale? La confusion est chez vous! La majorité ne régularisera pas la GPA, mais, vous, clarifiez vos positions !", a-t-il lancé.

La proposition de loi UMP, visible sur le site du Sénat, ainsi qu'une proposition de loi socialiste déposée le même jour, proposait "d'inscrire la gestation pour autrui dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation. Elle deviendrait un instrument supplémentaire au service de la lutte contre l'infertilité, sans que soit reconnu pour autant un +droit à l'enfant+".

Les deux textes étaient issus des réflexions d'un groupe de travail, pluraliste, institué en janvier 2008 par le Sénat.

Lui répondant du tac au tac, Marc Le Fur a alors invité Olivier Dussopt "à la plus grande prudence, car un certain nombre de propos qu'il a tenu il y a quelques mois, dans cette enceinte, ont heurté des familles françaises".

"Quand j'entends que +malheureusement+ 96% des grossesses pour lesquels la trisomie 21 est repérée se terminent pas une interruption de grossesse, la vraie question que je me pose est pourquoi il en reste 4%", avait déclaré Olivier Dussopt le 25 janvier 2011.

"J'observe que c'est le jeu de l'opposition, j'en ai usé moi-même pendant ces dernières années pour comprendre qu'on puisse l'utiliser", réagissait avec philosophie Bruno Le Roux, le chef de file des députés PS, aux multiples rappels au réglement et suspensions de séance de la droite.

Elisabeth Guigou affirmait de son côté calmement, que "l'opposition cherche à pourrir le débat". "Ils faisaient la même chose il y a quinze ans, pendant le débat sur le Pacs". "L'opposition refuse de voir le texte tel qu'il est et ne cherche qu'à faire de l'obstruction, à distraire le débat".

La communiste Marie-George Buffet déplorait pour sa part "qu'on n'arrive pas à rentrer dans la loi elle-même" et s'indignait d'avoir entendu un député UMP parler de "paires de femmes et de paires d'hommes" au lieu de couples.

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