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Cassez : méthodes Hollande ou Sarkozy, la polémique s'amorce en France

Nicolas Sarkozy reçoit les parents de Florence Cassez à l'Elysée, le 14 février 2011 [Philippe Wojazer / Pool/AFP/Archives] Nicolas Sarkozy reçoit les parents de Florence Cassez à l'Elysée, le 14 février 2011 [Philippe Wojazer / Pool/AFP/Archives]

La "discrétion" de François Hollande a-t-elle payé là où le "volontarisme" de Nicolas Sarkozy avait échoué ? La polémique s'est amorcée en France sur le rôle respectif des deux chefs de l'Etat dans la libération de Florence Cassez.

Avant même le retour à Paris de la Française détenue pendant sept ans au Mexique, le moment qualifié de bonheur collectif a pris un tour politique, avec des "discours de la méthode" antagonistes.

Commentant la veille l'annonce de la libération de la jeune femme, le président François Hollande avait lancé : pour ses proches, "comme pour tous ceux qui se sont mobilisés pour notre compatriote, c'est une période particulièrement douloureuse qui prend fin".

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault remerciait dans la foulée "tous ceux qui l'ont aidée dans son combat pour la vérité et la justice".

Mais, au grand dam de responsables à l'UMP, le nom du prédécesseur de François Hollande à l'Elysée n'était nulle part cité.

M. Sarkozy avait pourtant, dès le soir de son élection, mis parmi ses priorités les libérations de plusieurs femmes : infirmières bulgares, Ingrid Betancourt, Florence Cassez.

Il a pu célébrer très médiatiquement, pendant son quinquennat, la libération des infirmières détenues en Libye ou de la Franco-Colombienne.

François Hollande et Jean-Pierre Bel se serrent la main au congrès des maires de France, le 20 novembre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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François Hollande et Jean-Pierre Bel se serrent la main au congrès des maires de France, le 20 novembre 2012 à Paris
 

Il s'était démené en tous sens, mais en vain, pour la jeune Nordiste, au point de se fâcher avec le chef de l'Etat mexicain d'alors, Felipe Calderon. .

C'est précisément ce que lui a reproché, implicitement, Jean-Pierre Bel, président PS du Sénat .

Dès mercredi soir, sur France Info, ce proche de François Hollande glissait : "avoir été discret, avoir voulu parier sur la justice mexicaine et lui faire confiance, c'était le bon moyen d'être utile et efficace pour Florence". Il enrôlait illico la prisonnière supposée partager "totalement ce point de vue".

"Le président Hollande a mis en place une méthode, une vraie stratégie", basée sur "la confiance dans les institutions", a insisté jeudi sur Europe 1 le sénateur de l'Ariège.

"Petite pierre sur le chemin"

La méthode Hollande? "Etre efficace, sans provoquer de crise ou brusquer son partenaire. Agir discrètement, avec efficacité pour obtenir un résultat", a fait valoir auprès de l'AFP une source diplomatique proche du dossier.

"Dans cette affaire, François Hollande a toujours souligné que la France faisait confiance à la justice mexicaine et qu'elle respectait son indépendance", a ajouté cette source. Elle a relevé qu'il "fallait débloquer une situation bien verrouillée" et que le chef de l'Etat n'a "jamais attaqué frontalement les autorités mexicaines", sous-entendu, contrairement à son précédesseur.

Claude Guéant à l'Elysée, le 22 février 2012 [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]
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Claude Guéant à l'Elysée, le 22 février 2012
 

Amertume des proches de Nicolas Sarkozy, qui ont organisé la contre-offensive jeudi.

Claude Guéant avait beaucoup oeuvré sur le dossier Cassez quand il était secrétaire général de l'Elysée de 2007 à 2011. Sur RTL, il a lancé : les comparaisons, attribuées à "certains à l'Elysée", entre les méthodes Sarkozy et Hollande pour obtenir cette libération, sont de la "basse politique politicienne".

Le nom de M. Sarkozy gommé ? "Il a l'habitude de passer sous silence ce qu'ont fait ses prédécesseurs", a regretté l'ex-ministre de l'Intérieur avant d'énumérer les actions menées par l'ancien chef de l'Etat: diplomatiques, judiciaires, médiatiques...

"Ca n'a pas marché, mais je pense que ce qui ne marche pas est quand même une petite pierre sur le chemin", a plaidé M. Guéant.

Nicolas Sarkozy "a été très déterminant" dans la libération, a assuré Rachida Dati (UMP), tandis qu'un autre ex-ministre UMP, Luc Chatel, vantait une "victoire de la volonté sur la résignation", relevant que M. Sarkozy "s'est beaucoup battu".

Désir de ne pas jeter de l'huile sur le feu ? En dépit des affirmations de la mère de Florence Cassez, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il ne serait pas du comité d'accueil à Roissy. Mais "ils se verront très, très vite".

Quant à François Hollande, il ne sera pas non plus à l'aéroport pour accueillir la Française, mais il devrait la recevoir, quand elle le "souhaitera".

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