Les tractations entre patronat et syndicats continuent jeudi soir, avec l'objectif de parvenir d'ici vendredi soir à un compromis sur la sécurisation de l'emploi, souhaité par François Hollande qui a exprimé sa "confiance" pour un aboutissement dans "quelques heures".
"Je sais que les partenaires, et je leur fais confiance, saisiront cette occasion", a-t-il affirmé à Bordeaux. Jeudi matin, la patronne du Medef Laurence Parisot avait dit espérer "boucler d'ici ce soir".
Mais, en fin d'après-midi, cette hypothèse s'éloignait, le nouveau texte patronal n'ouvrant toujours pas la porte à la taxation des contrats courts, posée comme condition par les syndicats, qui espéraient une ouverture sur le sujet.
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Le patronat a toutefois consenti la suppression d'un article polémique sur la création d'un CDI de projet de 9 mois minimum et réduit le délai de mise en oeuvre de la généralisation d'une complémentaire santé pour les salariés de 4 à 3 ans.
L'après-midi a aussi été marqué par un inhabituel clash au sein du patronat, au sujet de cette généralisation des mutuelles, l'UPA (artisans) déclarant "ne pas accepter" le texte du Medef, sans toutefois claquer la porte.
Depuis le coup d'envoi en octobre de cette négociation cruciale, syndicats (CDFT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et patronat (Medef, CGPME, UPA) cherchent à s'entendre sur les moyens de fluidifier le marché du travail en donnant plus de souplesse aux entreprises et de protection aux salariés.
Pour les syndicats, le CDI doit "redevenir la voie normale d'embauche" alors que 8 contrats sur 10 signés chaque année sont des CDD, souvent très courts.
In fine, le patronat, qui craint "une surenchère du législateur", devrait consentir à taxer certains CDD.
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Le patronat espère des contreparties telles que faciliter les accords de flexibilité (travail et/ou salaires), "sécuriser" les licenciements collectifs et restructurer plus aisément.
Près de 60% des Français favorables à la taxation des CDD
La CFDT et le Medef - qui détiennent la clef du "donnant-donnant" final - n'ont cessé de souffler le chaud et le froid. Lundi, Mme Parisot s'était insurgée contre l'intervention "perturbatrice" du gouvernement, qui a menacé d'exclure les CDD du crédit d'impôt compétitivité si elle ne lâchait pas du lest, se disant "très pessimiste".
Un geste du patronat sur cette taxation, qui figure dans la feuille de route remise aux négociateurs et les 60 engagements du candidat Hollande, et à laquelle 59% des Français sont favorables pour les CDD de moins d'un mois, rendrait possible un paraphe de la CFDT, de la CFTC et de la CFE-CGC.
Contre de nouveaux droits pour les salariés (complémentaire santé pour tous, droits rechargeables d'assurance chômage, limitation des temps partiels imposés ou encore droit de vote des salariés dans les conseils d'administration), ces trois syndicats sont prêts à d'importantes concessions sur le volet flexibilité.
Cela n'est pas le cas de FO et de la CGT: "Force ouvrière ne sera pas le fossoyeur du Code du travail en France", a prévenu Stéphane Lardy.
Un compromis conforterait les partenaires sociaux, ainsi que le président, qui a érigé le dialogue social en moteur de réformes.
Le gouvernement estime primordiale une réforme pour lutter en profondeur contre le chômage, qui touche 3,13 millions de personnes.
Pour être entériné, un accord ne doit pas rencontrer l'opposition de plus de deux syndicats.
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