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Jérôme Sainte-Marie : "DSK est disqualifié politiquement"

DSK saura ce mercredi si l'affaire du Carlton est annulée.[OURRAK ABDSAMIAA / AFP]

Dominique Strauss-Kahn saura ce mercredi si la cour d’appel de Douai annule la procédure dans l’affaire du Carlton. L’ancien patron du FMI est poursuivi pour proxénétisme en bande organisée. Pour Jérôme Sainte-Marie, directeur général adjoint de l’institut CSA, même une issue positive pour DSK rend plus qu’hypothétique son retour en politique.
 

Les Français considèrent-ils toujours DSK comme un homme politique ?

Nous avons cessé de tester sa popularité dans les études depuis l’éclatement de l’affaire du Carlton qui marque une rupture avec l’opinion. Après l’épisode new-yorkais du Sofitel, une partie des Français et des sympathisants de gauche en particulier, se raccrochait à une certaine idée du complot pour se dire qu’un retour était toujours possible. Après l’affaire de Lille, tout cela s’est arrêté.
 

Pourquoi ?

La question de sa vie privée l’a totalement emporté sur l’image de l’homme public. Lorsqu’il a essayé à la télévision (au JT de TF1 en septembre 2011, ndlr) de concilier les deux avec une première partie personnelle et une seconde plus politique, les Français ont été déroutés. Depuis, le politique s’est mis entre parenthèses.

D’ailleurs, ce qui est frappant c’est que ces affaires n’ont pas eu d’incidence sur la campagne présidentielle du PS. Les Français ont refermé la parenthèse DSK en considérant que c’était une affaire privée qui ne disait rien sur l’attitude de la gauche en général.
 

Vous excluez donc un retour ?

Je note que pour l’heure, il ne s’exprime plus sur les sujets politiques. Il parait durablement empêché de revenir notamment en raison du grand déballage sur sa vie privée. Son attitude parait en décalage avec ce que les Français attendent des hommes politiques. C’est pourquoi son retour me parait extrêmement hypothétique.
 

Quand bien même il serait blanchi…

Il ne faut jamais être catégorique, regardez Silvio Berlusconi en Italie, mais c’est un handicap énorme. D’autant qu’il y a aussi le phénomène de l’âge : de nouvelles générations politiques apparaissent.
 

Ses scandales peuvent-ils avoir une incidence sur son avenir professionnel ?

Sa réputation d’économiste est intacte, l’opinion le considère toujours crédible sur ces sujets. Les Français ne sont pas dans une forme de vengeance ni de rancœur envers lui comme s’il était associé à un scandale public. Il est simplement disqualifié politiquement par un comportement jugé irresponsable.
 

Y a-t-il une personnalité qui pourrait incarner une forme de successeur ?

Il n’en a pas dans la mesure où l’alliage de carrière politique locale et de dimension internationale n’est présent chez personne à gauche. Prenons l’exemple de Pascal Lamy à qui on pense spontanément parmi les socialistes ayant des responsabilités économiques internationales (il est directeur général de l’OMC). Il n’a pas d’ancrage politique national, il est même inconnu des Français. DSK lui était identifié à la période faste de la gauche, ce qu’on a appelé la Dream-team de Lionel Jospin quand le PS était au pouvoir et populaire.

 

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