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Dialogue de sourds à Notre-Dame-des-Landes

Des tracteurs le 26 novembre 2012 sur le site de Notre-Dame-des-Landes [Jean-Sebastien Evrard / AFP] Des tracteurs le 26 novembre 2012 sur le site de Notre-Dame-des-Landes [Jean-Sebastien Evrard / AFP]

Le dialogue proposé par le gouvernement pour désamorcer la colère à Notre-Dame-des-Landes semblait virer lundi au dialogue de sourds, les opposants exigeant de négocier sur l'arrêt du projet du futur aéroport de Nantes.

"Nous sommes prêts à dialoguer, mais sur les modalités d'arrêt du projet, pas sur un moindre impact écologique comme il (le gouvernement) le souhaite", a déclaré Cyril Bouliguand, membre de la Confédération paysanne, lors d'un point presse organisé sur le site du futur aéroport devant être construit par Vinci.

Dimanche, le gouvernement avait indiqué que les négociations ne porteraient que sur l'aspect écologique du projet. "Il ne s'agit aucunement de revenir sur le projet d'aéroport", avait martelé sur Radio J la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.

Jean-Marc Ayrault le 26 novembre 2012 à Paris [Thomas Samson / AFP]
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Jean-Marc Ayrault le 26 novembre 2012 à Paris
 

Dans l'espoir de désamorcer la tension après les violences provoquées depuis vendredi par l'intervention des gendarmes contre les squatteurs installés sur le site, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé samedi soir la création d'une "commission du dialogue" et un report de six mois des travaux de défrichage qui devaient commencer en janvier.

M. Ayrault, ancien maire de Nantes, est un fervent partisan du projet.

Claude Bartolone, président (PS) de l'Assemblée nationale, a estimé lundi sur LCI que la "commission du dialogue" permettrait de mettre "tous les dossiers sur la table". Il a toutefois ajouté qu'à un moment donné, "il faut bien trouver une solution qui tienne compte aussi de cette démarche de développement économique et démocratique qui a été celle des trois grandes régions de l'Ouest".

Lors du point presse aux "Nouvelles cabanes" érigées sur le site le 17 novembre lors d'une grande manifestation et symboliques de la lutte, désormais défendues par un rempart de tracteurs, M. Bouliguand a répété que les opposants au projet d'aéroport réclamaient "aussi le retrait des forces de police".

"Résistance, résistance!"

 

Des opposants au projet d'aéroport le 26 novembre 2012 sur le site de Notre-Dame-des-Landes [Jean-Sebastien Evrard / AFP]
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Des opposants au projet d'aéroport le 26 novembre 2012 sur le site de Notre-Dame-des-Landes
 

"Le chemin vers la victoire est en route", a souligné à ses côtés Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants au projet, tandis qu'une soixantaine d'opposants mêlant agriculteurs, associatifs et "zadistes", surnom des occupants sans droits ni titre de la "zone d'aménagement différé" (ZAD) du projet, scandaient "Résistance, résistance".

Cette commission de dialogue, "on sait que c'est une arnaque, on n'est pas dupe", a souligné "Camille", une représentante masquée des opposants "squatteurs".

Si aucune opération n'était prévue sur les cabanes lundi matin, plusieurs dizaines de camions de gendarmerie étaient encore présents. Ils devaient dans un premier temps évacuer les gravats de la ferme des "Rosiers", premier squat historique de la lutte anti-aéroport, rasée vendredi sur ordre de la justice.

Toutes les constructions illicites pouvant être détruites sans autorisation l'ont été entre vendredi et samedi soir, mais la préfecture doit obtenir l'autorisation d'un juge si elle veut détruire les nouvelles cabanes. Une demande en ce sens devait être faite dés lundi.

Les pouvoirs publics ont indiqué qu'ils maintiendraient une présence importante pour éviter toute "réoccupation".

Là où vendredi les heurts avaient été trés vifs lorsque les gendarmes avaient enlevé materiaux et outils de construction, une grande table a été dressée dans une clairière couverte de boue. Sur une pancarte apportée par un membre de l'Acipa, on peut lire: "Les Français découvrent que JM (Jean-Marc) Ayrault est nul, nous ici on le savait".

Le projet de plus de 550 millions d'euros doit voir le jour en 2017 en remplacement de l'actuel aéroport Nantes Atlantique.

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