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Les derniers rebondissements de l'élection à la présidence de l'UMP

Jean-François Copé et François Fillon. Jean-François Copé et François Fillon. [ARCHIVES AFP]

Le vote des adhérents pour désigner un nouveau président à l'UMP a tourné à la foire d'empoigne dimanche, Jean-François Copé et François Fillon revendiquant chacun la victoire.

Ce matin, invité par Jean-Jacques Bourdin sur le plateau de BFM-TV, Jean-François Copé a à nouveau revendiqué sa victoire à la présidence de l'UMP. Il a déclaré "attendre sereinement" les résultats de l'élection et dénonce des "bourrages d'urnes" dans les Alpes-Maritimes et à Paris. Par ailleurs, Alain Juppé a demandé aux deux candidats de "cesser les invectives" et de "se rencontrer". Le maire de Bordeaux a également déclaré que "l'existence même de l'UMP était en cause". M. Juppé a également précisé que les deux adversaires seraient prêts à accepter la décision de la commission de contrôle.

Dans le même temps, François Fillon a publié un communiqué dans lequel il confirme son avance, tout en précisant attendre les résultats officiels.

Les principaux dysfonctionnements de l'élection.

Les autres partis se moquent de l'embarassante situation à l'UMP.

Qui est Patrice Gélard, le président de la COCOE ?

Déjà hier, à 23h30, alors qu'une pluie d'annonces de contestations s'était abattue sur le scrutin, Jean-François Copé a le premier revendiqué la victoire au siège de l'UMP, prenant son rival de vitesse. Voir la vidéo.

"Les militants et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder la majorité de leurs suffrages et ainsi de m'élire comme président de l'UMP", a-t-il lancé devant ses partisans. Son entourage a assuré qu'il avait "1.000 voix" d'avance sur François Fillon.

Peu après, c'était au tour de l'ancien Premier ministre de venir annoncer sa "courte victoire de 224 voix", tout en prévenant que ses résultats devaient être officialisés par la commission interne du parti, la Cocoe. 

"Je ne laisserai pas la victoire échapper aux militants", a-t-il averti, reprenant une phrase lancée en 2008 par Ségolène Royal lors du délétère congrès du PS à Reims, où elle contestait la victoire à sa rivale Martine Aubry.

Dans la nuit, peu avant 04h00, la Cocoe a interrompu ses travaux jusqu'à lundi 10h00. "Il nous manque les procès-verbaux de 50% des départements. Nous sommes dans l'incapacité de dire qui a gagné", a déclaré son président, Patrice Gélard, en espérant que le vainqueur serait connu dans la journée de lundi.

Arrivé sur place la mine sombre peu après 03h00, alors que M. Copé avait lui quitté le siège du parti, rue de Vaugirard (Paris XVe), François Fillon en est ressorti en assurant que personne ne pouvait encore "se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP" et en se disant "extrêmement choqué" de ce "dysfonctionnement majeur".

L'entourage de M. Copé a assuré à la presse qu'à l'interruption de la nuit, le député-maire de Meaux disposait d'une avance de "1.221 voix".

Cette guerre des nerfs, dont l'UMP se serait bien passée, s'est doublée d'accusations de fraudes mutuelles entre les deux camps.

Dans la soirée, les copéistes ont affirmé avoir constaté des "irrégularités" à Nice, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti, et à Paris, où M. Fillon est élu.

Jean-François Copé annonce, avant le résultat officiel, sa victoire dans l'élection du président de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris [Mehdi Fedouach / AFP]
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Jean-François Copé annonce, avant le résultat officiel, sa victoire dans l'élection du président de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris
 

Dans certains bureaux des Alpes-Maritimes, c'est le décalage entre les bulletins comptabilisés et les émargements qui a jeté le trouble. "Intox", a répondu M. Ciotti. "Nous formulons un certain nombre de contestations, bien supérieures à celles de Jean-François Copé", a ajouté le député Bernard Debré, pro-Fillon.

Ce "capharnaüm", selon l'expression de Valérie Pécresse, pro-Fillon, risque de gâcher le premier grand exercice de démocratie interne pour l'UMP, dix ans pile après sa fondation. Pourtant, tout avait bien commencé, avec une bonne mobilisation parmi les quelque 300.000 adhérents, la participation semblant dépasser largement les 50%.

L'enjeu est d'importance. Le vainqueur, qui sera président de l'UMP jusqu'en 2015, aura une longueur d'avance pour la présidentielle de 2017 même si l'échéance décisive sera la primaire de 2016 et si Nicolas Sarkozy pourrait vouloir troubler le jeu.

Devant ce spectacle, les adversaires de l'UMP à droite ne pouvaient que se réjouir.

"On vit en direct le crash de l'UMP" et "quel que soit le président", il "n'aura aucune légitimité, puisqu'on a un parti qui est brisé en deux", s'est réjoui le vice-président du FN, Florian Philippot.

François Fillon (c) annonce sa courte victoire à l'élection du président de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]
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François Fillon (c) annonce sa courte victoire à l'élection du président de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris
 

"Je ne peux pas me réjouir de cette situation", a au contraire réagi le porte-parole du PS, David Assouline. Selon lui, "ça ne peut pas être une bonne nouvelle que de voir que la droite est à ce point en situation de se marginaliser sur le plan de sa crédibilité".

Avant la clôture du scrutin, François Fillon et Jean-François Copé avaient fait part tous deux de leur "confiance", se félicitant de la "mobilisation".

Favori des sondages réalisés auprès d'un public plus large - les sympathisants UMP - M. Fillon avait achevé samedi sa tournée en Vendée en invitant les militants à se poser une seule question: "Qui est le mieux placé pour rassembler les Français autour de l'UMP ?"

De son côté, M. Copé, a mené campagne tambour battant jusqu'à la dernière minute en avalant les kilomètres et en envoyant un message audio, par téléphone, à chacun des adhérents pour les appeler à faire le choix d'un chef d'une opposition de "résistance", sur sa ligne d'une "droite décomplexée".

 
BLOCKED

Pas de divergences politiques fondamentales entre les deux hommes, qui revendiquent toutefois leurs "différences".

Après 5 ans passés à Matignon, M. Fillon se pose en "homme d'Etat" et se projette déjà dans le rendez-vous présidentiel de 2017. M. Copé revendique d'être "le premier des militants", promet une "vague bleue" aux municipales de 2014 et recourt aux formules-chocs ("racisme anti-Blancs", appel à manifester).

Outre l'élection du président, les adhérents UMP devaient reconnaître officiellement les "courants", une première à droite.

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