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J.-F. Copé : "Une opposition tonique et déterminée"

Jean-François Copé promet une surprise pour le vote de dimanche.[BERTRAND GUAY / AFP]

Il est «serein» malgré les sondages. Challengeur de François Fillon pour l’élection interne à la présidence de l’UMP, Jean-François Copé veut croire à une surprise dimanche. Selon lui, l'ancien Premier ministre sent l'élection lui échapper.

 

Qu’est-ce que la droite décomplexée que vous défendez ?

C’est une droite républicaine, moderne et ouverte sur la réalité du monde. Je m’inscris ainsi dans la ligne de Nicolas Sarkozy. Et c’est une droite qui combat le politiquement correct de la gauche bien pensante. Si nous refusons les alliances avec le FN, je refuse tout autant de tendre l’autre joue : il n’est pas question de taire la réalité que je vois sur le terrain. C’est pourquoi, je parle de tous les sujets qui exaspèrent les Français.

C’est, à chaque fois, un plaidoyer face aux silences imposés par la gauche bobo qui sélectionne les souffrances des Français que l’on pourrait évoquer et celles qui seraient taboues.

 

Etes-vous satisfait du recul de François Hollande sur le droit de vote des étrangers ?

C’est un pas en arrière relatif car il se rend compte que la nation y est profondément opposée. Mais il n’a pas le courage d’assumer son erreur et il se cache derrière l’absence de majorité. Après tout, s’il tient à sa proposition, rien ne l’empêche de faire un référendum. C’est ce que je lui demande.

 

Appelez-vous les militants UMP à manifester samedi contre le mariage pour tous ?

Bien sûr, je l’ai dit, je le redis. Cette loi est faite sans concertation, elle va réduire à néant le code de la famille en supprimant la référence au père et à la mère. C’est un danger à un moment où la société est à la recherche de repères. Je ne vois pas pour quel motif il faudrait fragiliser l’organisation de la famille française, fondée sur les droits de l’enfant et pas sur le droit à l’enfant.

 

Quelle opposition voulez-vous incarner ?

Sur cette question du droit de vote des étrangers, comme sur le cannabis, le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels et le matraquage fiscal, ma vigilance sera totale. Ça n’est pas un hasard si le mot d’ordre que j’ai choisi, c’est l’appel à la résistance. La seule organisation qui puisse résister à François Hollande qui a tous les pouvoirs et s’opposer à sa politique dangereuse pour la France, c’est l’UMP.

Si je suis élu par les adhérents, je serai le premier militant d’une opposition de droite, tonique et déterminée.

 

Vous reprochez à François Hollande de ne pas avoir de cap. Quel doit-il être ?

Au lendemain de la conférence de presse, les Français doivent être désarçonnés. Ça a été un numéro d’autosatisfaction au lieu d’être un moment d’’autocritique, ce fut un moment de déni alors que c’était le temps d’annoncer des réformes courageuses.

Notre pays a besoin d’autorité face aux communautarismes qui menacent la République, il a besoin de fermeté alors que l’insécurité explose, il a besoin de courage politique pour s’attaquer à la compétitivité en faisant une véritable réforme du temps de travail et une baisse du cout du travail plutôt que cet hypothétique crédit d’impôts. François Hollande n’a toujours pas pris la mesure de sa fonction.

 

Peut-on réduire en même temps l’endettement et le chômage ?

Ce qu’il faut, c’est réduire les dépenses publiques inutiles et mener une vraie politique de compétitivité. Quel était l’intérêt de créer des postes de fonctionnaires supplémentaires pour la première fois depuis dix ans ? Il aurait mieux valu réorganiser le travail dans l’administration.

Quel était l’intérêt de revenir à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans quand on n’a pas le premier euro pour le payer et qu’il faut donc augmenter les impôts ?

Je suis désemparé devant cette absurdité !

 

François Fillon salue le nombre d’adhérents à l’UMP. Comment va le parti ?

Je regrette qu’il n’ait pas fait le lien entre ce record d’adhésions, 310 000 aujourd’hui, et le travail que j’ai accompli depuis deux ans, au service de Nicolas Sarkozy et de notre famille. Si le nombre d’adhérents avait baissé, il aurait trouvé des raisons de me critiquer.

Notre famille est marquée par la défaite mais elle est déterminée à relever l’étendard de l’UMP et à retrouver l’esprit de victoire. C’est le défi que je veux relever : obtenir une vague bleue en 2014 pour répondre à la vague rose que la France vient de subir.

 

Jean-Louis Borloo aussi veut faire de l’UDI le premier parti de France en 2014. Etes-vous en concurrence ?

Aujourd’hui, c’est l’UMP qui est le premier parti de France mais nous avons un grand effort de reconquête à effectuer. Avec Jean-Louis Borloo, j’entretiens des relations amicales mais il est hors de question pour moi de revenir au cauchemar du RPR-UDF, l’UMP est le grand parti de la droite et du centre-droit.

 

Craignez-vous, comme Nathalie Kosciusko-Morizet que cette élection laisse des traces à l’UMP?

Si je suis élu, dans l’heure qui suit, je tendrai la main, en associant tous mes amis, à tous ceux qui ne m’ont pas soutenu, y compris François Fillon.

 

Que répondez-vous à votre rival qui se dit victime de l’hostilité de la direction de l’UMP ?

Cela fait partie de ces fantasmes qui adviennent en fin de campagne pour qui sent une élection lui échapper. Mais je ne veux pas polémiquer, ni répondre aux attaques dont je suis l’objet.

 

Allez-vous gagner dimanche ?

La seule chose que je peux dire c’est que je suis impressionné par l’enthousiasme des militants que j’ai rencontré dans la centaine de meetings que j’ai tenus depuis le 26 août. J’aborde tout cela avec sérénité.

La surprise sera grande pour les médias, les sondeurs et même mes adversaires qui prétendent depuis le début qu’il n’y aura pas de match.

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