En direct
A suivre

Le ton monte entre Fillon et Copé

François Fillon et Jean-François Copé sur le plateau de l'émission "Des paroles et des actes" de France 2, le 25 octobre 2012 [Miguel Medina / AFP/Archives] François Fillon et Jean-François Copé sur le plateau de l'émission "Des paroles et des actes" de France 2, le 25 octobre 2012 [Miguel Medina / AFP/Archives]

A quelques jours du vote des militants, dimanche, la tension est montée d'un cran entre les deux rivaux pour la présidence de l'UMP, François Fillon multipliant les critiques et Jean-François Copé raillant son "inénervable" adversaire.

Mercredi matin, à quatre jours du scrutin, l'ancien Premier ministre s'est plaint d'avoir "depuis six mois dû affronter en permanence l'hostilité de la direction de (son) parti", visant ainsi clairement M. Copé, qui est secrétaire général de l'UMP depuis novembre 2010.

"J'ai dû me battre pour être candidat (...) pour avoir accès aux fichiers (...) j'ai dû affronter des secrétaires départementaux qui interdisaient à mes partisans de faire campagne", a égrené le député de Paris en trouvant "un peu agaçant" de "passer pour un agresseur quand on est une victime".

Dans le camp adverse, la réplique ne s'est pas fait attendre. L'un des lieutenants de M. Copé, le député Sébastien Huyghe a dénoncé les "attaques indignes" de M. Fillon, qui "perd son sang-froid" au risque de "ternir l'image" de l'UMP.

Il "aura du mal à faire croire qu'il a eu des problèmes de moyens quand les militants ont été harcelés de SMS et de mails pour remplir la salle du Palais des Congrès de Paris" et "François Fillon ne peut pas à la fois expliquer que tout le monde le soutient mais qu'il est seul contre tous à l'UMP", a ajouté l'élu du Nord.

Depuis la semaine dernière, le ton s'est nettement durci entre les deux camps et l'on est bien loin de l'atmosphère du débat télévisé, le 25 octobre, où les duellistes avaient fait assaut d'amabilité l'un envers l'autre.

Rien de bien étonnant à ces bisbilles dans la dernière ligne droite d'une compétition marathon qui a en réalité démarré il y a six mois, dès le lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. Il y a un an, la finale Hollande-Aubry pour la primaire PS à la présidentielle s'était achevée dans une tension plus forte encore.

M. Fillon a d'ailleurs lui-même admis mercredi qu'une telle situation n'était "pas anormale en fin de campagne".

Pour autant, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a vainement tenté d'être candidate, a jugé mercredi dans Le Parisien que ce duel a conduit à "une hyper-personnalisation de la bataille qui risque de laisser des traces profondes".

Si le député de Paris se disait jusqu'à présent "inénervable" et assurait ne "rien vouloir entendre" des critiques à son encontre, il lâche désormais ses coups quotidiennement, accusant pêle-mêle son rival de "rechercher le buzz à tout prix", d'être "clivant", de jouer les "gladiateurs" ou encore d'emprunter "tous les virages à droite".

"Je le laisse être l'agresseur... C'est la preuve de sa grande fébrilité sur le résultat de dimanche", rétorque le député-maire de Meaux qui dit refuser de "polémiquer".

"En face, ils se disaient inénervables (...) Eh bien, je leur demande, (s'ils s'énervent) que cela soit exclusivement contre la gauche", a-t-il ironisé mardi soir.

M. Copé n'en est pas pour autant en reste dans les flèches décochées à l'adversaire, opposant sa ligne d'une "droite décomplexée" à celle de la "tiédeur", d'une "opposition en pantoufles", "plus tranquille", "moins mordante".

Dans ce scrutin qui pourrait être serré, chaque camp met aussi en garde l'autre contre toute tentation de fraude. "La confiance n'exclut pas le contrôle", a lâché M. Copé. "J'espère que personne n'aura l'idée de tricher", lui répond M. Fillon.

Et dans l'attente du verdict des urnes, les deux hommes surjouent la confiance. M. Copé promet une "très grosse surprise" tandis que le favori des sondages juge qu'il a "plus de probabilité" de gagner "qu'au grattage".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités