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Stéphane Gatignon : la stratégie du coup d'éclat

Stéphane Gatignon, le 10 novembre, devant l'Assemblée Nationale Stéphane Gatignon, le 10 novembre, devant l'Assemblée Nationale[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

En entamant vendredi une grève de la faim pour obtenir de l’État une enveloppe de 5 millions d’euros pour la commune de Sevran dont il est maire, Stéphane Gatignon montre à nouveau sa capacité à utiliser toutes les méthodes disponibles pour faire bouger les lignes.

Pour l’édile de Seine-Saint-Denis, qui a planté sa tente au pied du Palais-Bourbon à Paris, l’objectif est simple : gonfler de près de 5 millions d’euros la dotation de solidarité urbaine (DSU) destinée à sa commune de Sevran, durement frappée par les problèmes d’emploi, de trafic de drogue et de déclassement social. Lundi matin, il était toujours résolu à passer une quatrième nuit dehors en attendant le débat sur la DSU qui doit se tenir mardi.

Et sa méthode, radicale, pourrait porter rapidement ses fruits. Dès samedi, le ministre de la Ville François Lamy,  a annoncé que le dossier de Sevran pourrait être débloqué prochainement, tandis que Stéphane Gatignon recevait la visite de personnalités venues de tous bords. Qu’il s’agisse de  Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, ou encore Jean-Christophe Fromantin, le maire divers-droite de Neuilly-sur-Seine, à qui Gatignon se promet avec ironie de « piquer son pognon ».

« C’est un gars bien », pense pourtant de lui Jean-Christophe Fromantin dont les origines, le mandat et le positionnement politique semblent aux antipodes de ceux de Stéphane Gatignon. Il est vrai que les méthodes, le souci de casser les clivages et le parler-vrai du maire de Sevran lui ont permis de s’attirer une sympathie qui dépasse de loin la gauche dont il est issu. Que ce soit comme ancien des Jeunesses Communistes, élu du PCF de Seine-Saint-Denis passé depuis chez Europe Écologie – Les Verts après un clash avec François Asensi, figure du PCF local.

Stéphane Gatignon avait commencé à émerger sur la scène nationale en 2011, lorsqu’il avait préconisé la légalisation du cannabis dans un ouvrage « Pour en finir avec les dealers » (Grasset) afin d’assécher le fonds de commerce des dealers. Cette proposition lui avait alors valu un procès en laxisme avant de prendre tout le monde à contre-pied en réclamant peu de temps après l’envoi de « casques bleus » à Sevran afin de mettre fin aux violences récurrentes. Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur, avait alors décidé de prolonger la mission des CRS envoyés en renfort à Sevran. 

 

Vidéo - Légalisation du cannabis, réquisition de l'armée : Stéphane Gatignon s'explique (Direct 8 - 2011)

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