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Thierry Mariani : "Nous mettons en garde contre les contrefaçons"

Thierry Mariani en juin 2012 au siège de l'UMP Thierry Mariani en juin 2012 au siège de l'UMP[BERTRAND GUAY / AFP]

Un moins d'un mois du congrès de l'UMP qui aboutira le 18 novembre à la désignation du nouveau n°1 de l'UMP, Thierry Mariani, député UMP des Français établis hors de France, présente la motion défendue par la Droite Populaire.

 

Qu’est ce qui fait la spécificité de la motion portée par la Droite Populaire ?

Il y a deux types de motions. Les motions centristes, notamment celle défendue par Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel, et plusieurs motions clairement à droite. Parmi ces dernières, nous sommes les seuls à afficher une réelle crédibilité. Nous avons fait nos preuves depuis longtemps. Sur les questions migratoires, l’Aide médicale d’État ou la fraude sociale, par exemple, nous avons toujours tenu le même discours. Par ailleurs, nous proposons des objectifs réalisables : nous n’avons plus le droit de décevoir les électeurs de droite.

C’est la raison du dernier échec à l’élection présidentielle ?

C’est toujours le même schéma qui se reproduit. Avant les élections, nous proposons un programme de droite. Après les élections, nous conduisons une politique au centre. Le dernier président de la République qui était clairement à droite, c’était Pompidou. Nicolas Sarkozy a suivi ce chemin, mais malheureusement il y a eu la politique d’ouverture. La gauche va toujours au bout de ses bêtises. Nous, nous n’allons pas au bout de nos idées.

Cap à droite toute, donc ?

Oui, mais en proposant des choses réalistes. Il est facile d’être applaudi dans des meetings en proposant des mesures chocs comme l’introduction de quotas de journalistes de droite dans les rédactions, ou l’interdiction du droit de grève pour les enseignants. Mais ce sont deux projets qui ne sont ni réalisables, ni même souhaitables.

C’est la Droite Forte de Guillaume Peltier et Geoffroy Didier que vous visez ?

Cette motion est construite de toutes pièces. La Droite Populaire a la réputation d’être incontrôlable. La Droite Forte, elle, permettrait de créer une aile droite de l’UMP parfaitement disciplinée. Mais ce n’est pas sérieux. Regardez le parcours de Geoffroy Didier : c’est une construction marketing. Il y a encore trois ans, il faisait partie de « La Diagonale », le mouvement des « sarkozystes de gauche » et il appelait au droit de vote des étrangers et au mariage gay. Nous mettons en garde contre les contrefaçons.

La motion de la Droite Populaire défend le principe d’une Europe des Nations. Vous représentez le courant souverainiste de l’UMP ?

Cette question représente un énorme clivage. Mais environ deux tiers des électeurs de l’UMP s’oppose à l’Europe telle qu’elle se construit.  Nous défendons une motion eurosceptique. Nous sommes attachés à l’Europe, mais son évolution nous inquiète.

Pourriez-vous défendre une liste souverainiste aux prochaines élections européennes ?

La question ne se pose pas ainsi. Il n’est pas question pour nous de nous détacher de l’UMP. Nous préférons être minoritaires dans une grosse formation que majoritaires dans une petite formation. Cela nous semble plus efficace pour porter nos idées.

La création de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) va-t-elle permettre de « droitiser » l’UMP ?

L’UMP se retrouve dans une situation inédite. Depuis 2002,  sa ligne a toujours été celle du chef de l’Etat, maintenant que nous sommes dans l’opposition, nous devons changer notre manière d’agir. Il faut mettre fin à la mythologie selon laquelle nous serions un parti du centre et de droite. Il faut choisir et non se rabattre sur le plus petit commun dénominateur. Et pour revenir à l’UDI, je préfère un parti centriste responsable avec Borloo à sa tête, qu’un parti dit centriste comme le Modem qui appelle à voter pour la gauche socialiste. Cela devrait permettre une clarification du paysage politique.

Comment réagissez-vous au départ de Chantal Jouanno pour l’UDI ?

Pour tout vous dire, on se demandait ce qu’elle faisait à l’UMP. Son entrée à l’UDI lui permettra de retrouver une certaine cohérence personnelle. Mais ce n’est pas très correct de se faire élire sur une liste proportionnelle grâce à l’UMP pour quitter le mouvement ensuite. Tout ceci montre qu’il faut un minimum de conscience pour faire de la politique.

Comment vous positionnez-vous par rapport aux différentes mesures sociétales que défend le gouvernement ?

2013 sera l’année des mesures sociétales car ce sont des mesures de diversion qui permettront de ne pas parler de l’économie. Concernant le droit de vote des étrangers aux élections locales, c’est une mesure qui peut passer car le gouvernement pourra aller récupérer des voix au sein de l’UDI et il a besoin des voix immigrées à l’approche des élections municipales. Aux Pays-Bas, 80% des étrangers qui votent aux élections locales, votent à gauche.

Et sur le mariage gay ? Quelle est la position de la Droite Populaire ?

Nous sommes dans une opposition sereine. Il y a néanmoins un point qui me choque : c’est le refus de la clause de conscience qui permettrait à un maire de refuser de marier un couple homosexuel. Il y a dans ce refus une dimension pré-totalitaire. Quant à l'adoption, elle doit à notre avis être réservée aux couples constitués d'un homme et d'une femme. Il ne faut pas penser au "droit à l'enfant", mais au "droit de l'enfant". La gauche au pouvoir n’est plus en train d’imposer une politique, mais un mode de pensée. Le débat qui s’annonce sur le mariage homosexuel en dira long sur la mentalité de la gauche. À mon sens, elle n’a jamais été aussi doctrinaire.

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