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Dupont-Aignan : "les représentants du peuple se suicident"

Avec quatre autres députés, Nicolas Dupont-Aignan déposera mardi une plaque devant le Palais-Bourbon : "Ici, en octobre 2012, l'Assemblée nationale s'est suicidée". Avec quatre autres députés, Nicolas Dupont-Aignan déposera mardi une plaque devant le Palais-Bourbon : "Ici, en octobre 2012, l'Assemblée nationale s'est suicidée".[BERTRAND GUAY / AFP]

L’Assemblée nationale entame mardi matin l’examen du projet de loi de ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Pour Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, il s’agit d’un nouvel abandon de souveraineté.

Avec quatre autres députés, il inaugurera en début d’après-midi un « musée de l’Assemblée nationale » symbolique devant le Palais-Bourbon.

 

Quel est l’objet de cette inauguration ?

Nous souhaitons ouvrir les yeux de nos concitoyens sur le scandale que représente ce traité, c’est-à-dire le transfert du pouvoir du Parlement – donc celui du peuple – à un pouvoir non-élu, établi à Bruxelles. Dans l’indifférence générale, les représentants du peuple se suicident au nom de la rigueur budgétaire. Nous allons donc poser une plaque devant l’Assemblée nationale : « Ici, en octobre 2012, l’Assemblée nationale s’est suicidée ».

 

Qui sera à vos côtés ?

Nous serons cinq. Lionnel Luca et Patrick Labaune, élus de l’UMP, Véronique Besse, élue du MPF, François-Xavier Villain, dans le groupe de l'UDI, et moi-même pour Debout la République. En réunissant des personnalités qui appartiennent à des sensibilités différentes, notre opération préfigure à mon sens une recomposition politique ultérieure. Mais l’enjeu principal, je le répète, c’est de demander aux Français – en particulier aux journalistes – de lire ce traité.

 

Quel point vous semble le plus contestable ?

L’article 5, notamment,  est ahurissant : si la France ne parvient pas à respecter les critères du traité, alors elle devra appliquer des mesures structurelles décidées à Bruxelles. On infantilise le peuple. On le traite en sujet, pas en acteur. Nous avons abandonné notre monnaie avec le résultat que l’on sait. Nous avons abandonné nos frontières avec le résultat que l’on sait. Et maintenant nous allons abandonner notre budget. Et avec la création d’un impôt européen auquel nous ne couperons pas, nous nous acheminons vers un transfert du pouvoir fiscal.

 

Des critères de discipline budgétaire avaient déjà été fixés par le traité de Maastricht. Les dispositions du traité de stabilité sont-elles vraiment nouvelles ?

C’est désormais un déficit structurel de 0,5% maximum qui est autorisé. Mais surtout, le nouveau traité prévoit la mise en place d’un système de surveillance et de tutelle, défini par la commission européenne et la cour de justice européenne. En clair, le pouvoir central du Parlement est transféré à Bruxelles où une usine à gaz sera chargée de l’évaluation, du contrôle et de la sanction.

 

N’est-ce pas la seule façon d’amener les économies européennes à assainir leurs finances pour repartir sur des bases solides ?

Mais cela ne marche pas ! Regardez la Grèce ou l’Espagne qui ont un an d’avance, ou « de pire », sur nous.

 

Justement, ne sont-elles pas dans cette situation pour avoir fait les « cigales » auparavant ?

Pas du tout. Regardez l’Espagne il y a cinq ans : elle était bien gérée et saluée par Bruxelles comme modèle de bonne gouvernance.

 

Alors que préconisez-vous ?

L’essentiel est d’amener de l’industrie et de la qualité économique sur le sol français en favorisant l’investissement et la relocalisation. Soyons clair : je ne suis pas pour le laxisme budgétaire. Mais c’est à nous de décider ce qui est bon pour nous.  Il ne faut pas s’étonner que les gouvernements n’obtiennent aucun résultat : ils n’ont plus aucun pouvoir.

 

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