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La gauche de la gauche manifeste dimanche à Paris

Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche lors de l'université d'été "Remue-Méninges" à Saint-Martin-d'Heres, près de Grenoble, le 24 août 2012 [Jeff Pachoud / AFP/Archives] Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche lors de l'université d'été "Remue-Méninges" à Saint-Martin-d'Heres, près de Grenoble, le 24 août 2012 [Jeff Pachoud / AFP/Archives]

Contre "l'austérité permanente" en Europe et la ratification prochaine du traité budgétaire européen par le Parlement, une soixantaine d'organisations dans le sillage du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon appellent à manifester à Paris dimanche après-midi.

Mêlant leaders et militants de la gauche radicale, syndicats et associations, le cortège partira à 13H30 de la place de la Nation pour rejoindre la place d'Italie. Les organisateurs attendent "plusieurs dizaines de milliers de personnes".

Près de 60 organisations ont décidé de participer à la manifestation, a indiqué à l'AFP Eric Coquerel, du Parti de gauche (PG).

Ce chiffre comprend notamment toutes les composantes du Front de gauche, notamment le PG et le PCF, mais aussi le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), ainsi que parmi les syndicats, l'Union syndicale Solidaires et plusieurs branches de la Fédération syndicale unitaire (FSU) ou de la CGT, dont la fédération d'Ile-de-France.

Du côté des associations, on attend des drapeaux ou banderoles aux couleurs d'Attac, Copernic, du DAL, de la Cimade, d'Act Up Paris etc...

"On pense qu'on aura une très belle manifestation. C'est elle qui donnera le "la" au gouvernement de la nature de rentrée parlementaire", a déclaré vendredi Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat à l'Elysée, dont les propos à l'encontre du gouvernement se font au fil des semaines de plus en plus virulents.
 

"Capter l'atmosphère d'indignation"

C'est la première fois depuis l'arrivée des socialistes au pouvoir que les forces s'affichant résolument à la gauche du PS descendent dans la rue pour une manifestation d'importance.

Il s'agit pour elles d'évaluer l'écho qu'elles suscitent dans la population dans leur opposition au traité budgétaire européen, à un moment où le gouvernement traverse de fortes turbulences sur les fronts économiques et sociaux, avec le seuil symbolique des trois millions de demandeurs d'emploi franchi en août en métropole.

"Ils vont essayer de capter l'atmosphère d'indignation qui semble exister face à l'évolution de la situation économique, PSA, Doux, Fralib, Sanofi, Florange, et essayer de capitaliser là-dessus", estime Eddy Fougier, chercheur associé à l'Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS).

Récusant le terme d'opposant mais revendiquant avec ses alliés du FG celui "d'ayant droit" des victoires électorales du PS, Jean-Luc Mélenchon, avait estimé lui-même mi-septembre que l'"on y verra plus clair" après la manifestation.

Les organisateurs espèrent peser sur les débats qui vont s'ouvrir mardi au Parlement sur le traité budgétaire européen.

"On sait qu'il y aura des membres d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) qui vont manifester", assure M. Coquerel, alors que le conseil fédéral d'EELV s'est prononcé à près de 70% contre une ratification du traité le 22 septembre.

Le Front de gauche n'a pas manqué très rapidement de saluer le vote des écologistes. Le FG veut aussi "faire pression sur un certain nombre de députés à l'aile gauche du PS pour qu'ils ne votent pas" la ratification du traité, selon Eddy Fougier.

Dans un texte préparé en vue de la manifestation, les organisateurs considèrent que ce traité "entraîne toute l'Union dans une spirale dépressive qui risque de généraliser la pauvreté. Ce serait un recul sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale".

Ils ont reçu samedi le soutien, dans un communiqué commun, de plusieurs figures de la gauche radicale européenne, comme le Grec Alexis Tsipras, José-Luis Centella, président du Parti communiste espagnol, ou le co-président du parti allemand Die Linke, Bernd Riexinger.

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