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L'offensive laïque de Le Pen

Marine Le Pen le 19 juin 2012 à Nanterrre [Bertrand Guay / AFP/Archives] Marine Le Pen le 19 juin 2012 à Nanterrre [Bertrand Guay / AFP/Archives]

Marine Le Pen (FN) se prononce pour l'interdiction du voile et de la kippa dans l'espace public, y compris dans "la rue", dans un entretien au Monde publié vendredi, sur fond de tensions liées à un film islamophobe et aux caricatures de Mahomet parues dans Charlie Hebdo.

La présidente du Front national évoque cette interdiction pour "les magasins, les transports, la rue" et estime "évident que si l'on supprime le voile, on supprime la kippa dans l'espace public".

Interrogée sur le caractère "liberticide" d'un tel projet, Marine Le Pen répond que "ça dépend de ce que vous considérez comme la liberté. On vous interdit de vous balader nus dans la rue... C'est liberticide ?"

 

Le soutien de Gilbert Collard

"Pour moi la kippa ne pose pas de problème. Elle n'a pas la même visibilité ostentatoire que le voile" s'est exprimé Gilbert Collard. Pour appuyer ses propos, il ajoute : "Cependant, je comprends la position de Marine Le Pen, qui est une position égalitaire".

Selon cet avocat, reconverti en adepte de la "Vague Bleu Marine", "on doit tous consentir, quelles que soient nos convictions, à consentir des sacrifices d'affichage, afin de rétablir une laïcité générale qui pacifiera les religions". 

 

Hollande, Peillon et Copé réagissent 

Le président de la République alors présent à Drancy pour l'inauguration d'un mémorial de la Shoah a rapidement réagit à la déclaration de Marine Le Pen. Selon lui, "tout ce qui déchire, oppose, divise est maladroit, et donc nous devons appliquer les réègles, les seules règles que nous connaissons c'est les règles de la République et de la laïcité".

Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale a lui déclaré que "Marine Le Pen est la première des intégristes".

Jean-François Copé a lui aussi à la candidate FN aux dernières présidentielles."Marine Le Pen propose d'interdire le port de signes religieux dans la rue, en commençant par le voile et la kippa. Ce faisant, elle montre qu'elle n'a rien compris à la laïcité. La laïcité n'est pas l'éradication de toutes expressions religieuses dans la société", a-t-il dit.

 

Le financement des lieux de culte en question

Dans son projet pour la présidentielle de 2012, la dirigeante du parti d'extrême droite prônait déjà l'interdiction du "port du voile ou de tout autre signe religieux ostentatoire", mais dans "les services publics administratifs dépendant de l'Etat ou des collectivités territoriales". Elle ajoutait qu'une "réflexion (serait) engagée pour étendre cette disposition aux transports publics".

Dans Le Monde, elle se prononce à nouveau pour "une application stricte de la loi de 1905" sur la laïcité: "plus de financement, direct ou indirect, des mosquées. Plus de financement étranger. Sauf cas spécifique de convention de réciprocité".

"Je veux bien qu'un Etat finance une mosquée dans notre pays s'il n'interdit pas sur son territoire le financement des églises ou de n'importe quel autre culte", ajoute-t-elle.

En dehors de ces cas, les mosquées doivent être financées "avec l'argent des fidèles".

 

Un tollé à gauche et à droite

Les déclarations de Marine Le Pen n'ont pas tardé a sucité des réactions du monde politique. A commencer par le président François Hollande qui a affirmé que "tout ce qui déchire, oppose, divise est maladroit". De son côté Jean-François Copé (UMP) a fustigé vendredi la proposition de la présidente du Front national en expliquant que "la laïcité n'est pas l'éradication de toute expression religieuse".

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