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Hollande ouvre le délicat chapitre écologique de son quinquennat

Le président François Hollande le 12 septembre 2012 à Paris [Francois Mori / Pool/AFP] Le président François Hollande le 12 septembre 2012 à Paris [Francois Mori / Pool/AFP]

François Hollande, sous la pression d'ONG en quête de garanties sur le nucléaire, les gaz de schiste, la biodiversité ou la fiscalité "verte", ouvre vendredi le chapitre écologique de son quinquennat avec la conférence environnementale promise pendant la présidentielle.

Qualifié de "vrai test" par France Nature Environnement (FNE) ou Greenpeace, ce rendez-vous doit relancer le dialogue environnemental entre gouvernement, ONG, syndicats, employeurs et élus. Et fixer une nouvelle feuille de route "verte" cinq ans après le Grenelle de l'environnement.

François Hollande a promis cette conférence, annuelle, pour ouvrir "un dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social". Comme il l'avait fait en juillet pour la conférence sociale, il lancera les travaux par une allocution vers 11H00 au Conseil économique, social et environnemental (Cese), à Paris.

Parmi les cinq tables rondes thématiques (énergie, biodiversité, santé, fiscalité, gouvernance) prévues à partir de vendredi après-midi et jusqu'à samedi midi, celle sur l'énergie s'annonce comme électrique.

Avec au menu des sujets particulièrement sensibles comme le nucléaire, les gaz de schiste ou les forages pétroliers offshore.

Cette table ronde, à laquelle assisteront notamment Laurence Parisot, la présidente du Medef, et Nicolas Hulot, l'inspirateur du Grenelle, doit principalement servir à cadrer le très attendu débat national sur la "transition énergétique" qui doit s'ouvrir en octobre et se poursuivre jusqu'en 2013 pour mettre en musique l'engagement de M. Hollande : réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici 2025.

Les débats seront conduits par la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho, et son collègue du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui a récemment agacé les ONG en qualifiant le nucléaire de "filière d'avenir".

Méfiance

Si les grands choix seront remis au débat de l'automne, et notamment le calendrier de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim prévue d'ici à 2017, industriels comme ONG seront évidemment très attentifs aux "signaux" envoyés par le gouvernement sur l'atome ou les gaz de schiste.

La question des énergies solaire et éolienne et la rénovation thermique des logements anciens, deux chantiers où le Grenelle n'a pas tenu ses promesses, seront également au menu des discussions.

Au-delà de l'énergie, les ONG espèrent aussi des engagements pour mieux préserver les espèces, réévaluer certaines subventions ou exonérations néfastes à l'environnement ou réduire la part du diesel, un des principaux responsables de la pollution de l'air.

Selon un sondage publié par le WWF et le Rassemblement pour la planète, les Français attendraient au premier chef des décisions concrètes permettant de réduire les risques sanitaires.

Dans le contexte de crise économique, qui a relégué l'environnement au second plan pendant la campagne présidentielle, les défenseurs de la nature restent toutefois réalistes: il vaut peut-être mieux, ont-ils reconnu, des engagements moins nombreux qu'il y a cinq ans mais avec des moyens clairement identifiés.

Les principales ONG, reçues jeudi à l'Elysée, sont globalement méfiantes, échaudées par les déceptions, après l'enthousiasme suscité en 2007 par le Grenelle, présenté en son temps comme un "New deal" écologique.

Une vigilance également de mise chez Europe Ecologie-Les Verts qui attend "une orientation extrêmement forte" de la part du président.

Des associations, syndicats et collectifs de citoyens ont choisi de mettre l'accent sur la nécessité de réduire notre consommation d'énergie en organisant vendredi matin un "marathon de la sobriété énergétique".

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