En direct
A suivre

Succession d'Aubry : les dernières tractations

Harlem Désir [PIERRE ANDRIEU / AFP]

Harlem Désir affichait mardi matin une grande confiance face à Jean-Christophe Cambadélis, à quelques heures de la fin du suspense sur le nom du favori que s'apprête à dévoiler Martine Aubry pour lui succéder à la tête du PS.

Selon plusieurs responsables au PS interrogés par l'AFP, l'actuel numéro deux du parti semblait l'emporter mardi. "C'est plié pour Harlem", s'est risqué l'un d'eux. "C'est fait, c'est lui", a assuré aussi un grand élu socialiste.

Harlem Désir, soutenu par plusieurs membres du gouvernement, serait le candidat de Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault pour prendre les commandes de la maison Solférino. Mais il serait encadré, dans un dispositif qualifié par certains de "triumvirat", de deux autres personnalités: le député de Seine-Maritime Guillaume Bachelay, proche de Martine Aubry, et le député de Seine-et-Marne, Olivier Faure, proche de François Hollande et conseiller spécial de Jean-Marc Ayrault.

 

Etre un "candidat de rassemblement"

Interrogé sur France Info, M. Désir a paru sûr de lui, déclarant être "un candidat de rassemblement, de synthèse même, je l'assume. C'est un beau mot".

Il a répliqué à son rival Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, qui venait de l'accuser, sur i-télé, d'être "le candidat du gouvernement" alors que lui se présentait comme "le garant de l'indépendance des militants".

"Je suis le candidat de la démocratie militante, du rassemblement qui est indispensable pour soutenir le président de la République et de la poursuite de la rénovation" du PS engagée par Martine Aubry, a-t-il souligné.

"Nous avons besoin que le Parti socialiste soit totalement mobilisé et rassemblé derrière ce président de la République et ce gouvernement pour expliquer le sens de cet agenda 2014", exposé dimanche soir par François Hollande, a néanmoins pris soin de relever le fondateur de SOS Racisme.

 

Opposition à fleurets mouchetés

C'est la première fois que les deux prétendants s'opposent à fleurets mouchetés alors que le Conseil national (le "parlement" du parti) entérinera mercredi les différentes motions déposées en vue du Congrès de Toulouse d'octobre.

Parmi ces textes, figurera la motion majoritaire de "rassemblement" préparée par Mme Aubry en collaboration avec le Premier ministre, dont le premier signataire sera considéré comme le favori de la patronne du PS à sa succession.

Le vote des militants les 11 et 18 octobre ne devrait ensuite qu'être une formalité: il y a fort à parier que cinq mois après l'élection de François Hollande, les 175.000 adhérents du PS se prononceront pour la motion Aubry-Ayrault.

Selon un sondage Ifop pour Paris-Match publié lundi, M. Désir est préféré par 72% des sympathisants du parti face à Jean-Christophe Cambadélis, 22%.

Ce dernier n'a-t-il plus aucune chance ? "Le PS est quelque chose de mouvant, tout peut changer jusqu'au dernier moment", commentait prudemment un responsable. "Au Parti socialiste, tout est possible", a lui-même répondu M. Cambadélis.

 

Des négociations de dernières minutes

Car les négociations de dernière minute portent non seulement sur le poste de premier secrétaire, mais aussi sur les équilibres entre les différentes sensibilités au sein des instances dirigeantes (Conseil national, secrétariat national etc).

"Ca bloque" autour de Benoît Hamon, ministre de l'Economie solidaire, souligne un cadre socialiste. Au nom de la solidarité gouvernementale, "lui et ses amis accepteraient de ne pas participer à une motion de l'aile gauche et de rallier la motion majoritaire. En échange, ils veulent être mieux représentés" dans ces instances.

L'aile gauche devrait donc, sauf surprise, déposer une motion sans les amis de Benoît Hamon. Son premier signataire devrait être Emmanuel Maurel, l'un des vice-présidents de la région Ile-de-France.

Une autre motion réunissant des sensibilités minoritaires et animée entre autres par le sénateur Gaëtan Gorce pourrait également être déposée.

 

Et toujours sur DirectMatin.fr

Succession d'Aubry: Moscovici penche pour Désir

Qui après Martine Aubry ?

Le congrès socialiste : mode d'emploi

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités