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Qui après Martine Aubry ?

Martine Aubry à Lille en janvier dernier. Martine Aubry à Lille en janvier dernier. [P. HUGUEN/AFP]

Inutile d’attendre le congrès de Toulouse (du 26 au 28 octobre) pour connaître le nom du futur premier secrétaire du Parti socialiste. Depuis que Martine Aubry a annoncé son départ, c’est un duel entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis qui se joue en coulisses. Le vainqueur sera connu ce soir, au plus tard demain. Non pas à l’issue d’un vote des militants, mais après une procédure que certains jugent digne de l’ex-régime soviétique : une cooptation par le trio Aubry-Ayrault-Hollande. Ces derniers doivent déterminer qui figurera en tête de leur motion dite de «rassemblement», le texte qui définit la ligne du parti, qui sera soumise au vote des militants en octobre et qui a toutes les chances de s’imposer. Dans ce jeu, les règles sont simples : la place ira à celui qui engrangera le plus de soutiens.

Le gouvernement vote Désir

Arrivé à l’université d’été de La Rochelle avec neuf kilos en moins, Jean-Christophe Cambadélis y avait été le plus en vue. C’est lui qui était reparti avec le principal soutien, celui de Claude Bartolone. Le président de l’Assemblée avait reconnu que le député de Paris «a le bon profil pour succéder à Martine Aubry». Et ce proche de la maire de Lille d’ajouter : «Il a eu l’occasion de le montrer au moment de la gauche plurielle.» Une expérience «d’architecte» que Cambadélis aime à rappeler quand on lui demande ses points forts. Mais depuis, les soutiens publics ont surtout afflué vers Harlem Désir. Hormis Alain Vidalies (ministre des Relations avec le Parlement) qui vote Cambadélis, les poids lourds du gouvernement ont pris position pour l’eurodéputé. Delphine Batho (Ecologie), Vincent Peillon (Education), Manuel Valls (Intérieur) ou Pierre Moscovici (Economie) ont tous loué son intérim durant la campagne de la primaire. Ce qui lui donne aujourd’hui une longueur d’avance. Selon un sondage Ifop pour Paris Match, il est aussi le candidat préféré des sympathisants socialistes (72 % contre 22 % pour son rival).

Quatre ans après Reims

Quel que soit le vainqueur, il devra poursuivre la mission fixée par Martine Aubry lors de l’université d’été : «Désormais, le parti doit épauler le gouvernement et éclairer l’avenir.» A La Rochelle, Martine Aubry s’est remémoré son premier discours de premier secrétaire sur place, en 2009. Quelques mois après avoir succédé à François Hollande, elle fixait une feuille de route de «C comme cumul des mandats à P comme primaire».

Le futur flou d’Aubry

Des engagements tenus qui ont participé à la victoire de son camp au printemps dernier. Même si elle a perdu la primaire, Martine Aubry part, selon ses proches, «avec le sentiment du devoir accompli». Dans quelques semaines, elle se concentrera à 100 % sur la mairie de Lille et refuse pour l’heure d’en dire plus sur son avenir. «Où qu’elle soit, sa voix portera. La gauche, le parti et le gouvernement en auront besoin», assure un proche, qui la voit bien rester en «réserve de la République». 

 

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Les sympathisants préfèrent Harlem Désir

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