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Hollande se "sarkozyse", selon la presse

François Hollande a-t-il fait du Nicolas Sarkozy dimanche à la télévision ? Le chef de l'Etat a en tout cas troqué ses habits de président "normal" pour ceux de "chef de guerre", selon les éditorialistes qui y voient lundi une posture similaire à celle de son prédécesseur à l'Elysée. [AFP] François Hollande a-t-il fait du Nicolas Sarkozy dimanche à la télévision ? Le chef de l'Etat a en tout cas troqué ses habits de président "normal" pour ceux de "chef de guerre", selon les éditorialistes qui y voient lundi une posture similaire à celle de son prédécesseur à l'Elysée. [AFP]

François Hollande a-t-il fait du Nicolas Sarkozy dimanche à la télévision ? Le chef de l'Etat a en tout cas troqué ses habits de président "normal" pour ceux de "chef de guerre", selon les éditorialistes qui y voient lundi une posture similaire à celle de son prédécesseur à l'Elysée.

L'"agenda du redressement" sur deux ans annoncé par un président "en situation de combat" a trouvé aussi une résonance particulière en pleine polémique autour de Bernard Arnault, selon plusieurs quotidiens nationaux.

La demande de nationalité belge du richissime patron de LVMH est "une honte, une lâcheté, une évasion morale" et une "raison de plus pour ne pas vider de sa substance la taxe à 75 %", martèle Jean-Emmanuel Ducoin dans L'Humanité.

En tout cas, l'affaire Arnault "complique d'éventuelles concessions, concernant par exemple le projet de taxation à 75 % des plus hauts revenus", analyse Dominique Quinio dans La Croix.

"Alors que se profilent -qu'importe les mots- rigueur, austérité et récession pour tous, les +élites+ du pays témoignent toujours de la même légèreté morale", dénonce Nicolas Demorand dans Libération.

Point de vue diamétralement opposé dans Le Figaro, où Paul-Henri du Limbert déplore que "François Hollande privilégie la fiscalité": "redressement national? Il vaudrait mieux parler de redressement fiscal..." "Etouffoir fiscal", renchérit Jean-Francis Pécresse dans Les Echos.

C'est surtout le style Hollande qui a retenu l'attention. Pour Francis Laffon (L'Alsace), "à la première personne du singulier - +je suis en première ligne+ - il a tenté de reprendre l'offensive".

"Menton relevé, mais gestes apaisants. Déclarations martiales de chef de guerre contre la crise, (...), mais ton de père de famille tranquille ou d'instituteur à l'ancienne", croque Christine Clerc (Le Télégramme).

Didier Rose, des Dernières Nouvelles d'Alsace, l'a trouvé "tendu, hors du régistre de la séduction". "Sérieux, presque austère, il a montré qu'il était le patron", relève Bertrand Meinnel du Courrier picard.

"Le président socialiste n'a pas promis de la sueur et des larmes face à une situation dont il ne cache pourtant plus la gravité. Il a seulement exhorté à l'effort", remarque Bruno Dive (Sud-Ouest), pour qui "on attendait Churchill et on a eu Schröder, ce qui n'est déjà pas si mal".

Mais c'est surtout à Nicolas Sarkozy qu'est comparé François Hollande tel qu'il est apparu sur TF1. Philippe Waucampt (Républicain lorrain) a retenu un "ton plus viril et décidé" visant à "démontrer qu'il y a un taulier à l'Elysée, pour parler comme son prédécesseur dans cette excellente maison".

"A son entrée en fonction, il avait pourtant promis : je ne déciderai pas de tout, pour tout et partout. Nous avons compris hier soir que la promesse ne tient plus (...) Qu'on nous pardonne ce néologisme, M. Hollande se sarkozyse", observe Francis Brochet dans Le Progrès. Le voilà "condamné à l'hyperprésidence", juge Patrice Carmouze dans L'Eclair des Pyrénées.

"Il parle de +combat+ et promet de +rendre des comptes+ devant les Français quitte à faire du Sarkozy bis", note Yann Marec dans Le Midi libre.

Un "Nicolas Sarkozy dont le style va-t-en-guerre pourrait bien s imposer à cet homme qui se voyait en président normal", prédit Philippe Marcacci (L'Est républicain).

Or dimanche soir, François Hollande a "eu le souci de ne surtout pas apparaître en président +normal+ dans une situation, celle de la France, qui ne l'est pas", abonde Ivan Drapeau (La Charente libre).

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