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Hollande à la reconquête de l'opinion sur TF1

François Hollande le 7 septembre. François Hollande le 7 septembre.[MIGUEL MEDINA / AFP]

François Hollande, qui bat des records d'impopularité quatre mois à peine après son élection, va tenter dimanche soir sur TF1 de reconquérir des Français gagnés par l'angoisse et le doute devant l'accélération de la crise

Le chef de l'Etat, qui répondra aux questions de Claire Chazal, aura 25 minutes pour convaincre ses compatriotes qu'il est l'homme de la situation, un leader, et non cette personnalité hésitante et en mal d'autorité décrite par ses détracteurs et de nombreux éditorialistes.

Très attendu sur les mesures fiscales et budgétaires drastiques qui devront inévitablement être prises pour que la France respecte ses engagements européens, François Hollande, dont la dernière interview télévisée remonte au 14 juillet, devrait "fixer le cap sans entrer dans le détail", explique un proche.

"Ce n'est pas à lui de le faire, il n'est pas là pour avoir un discours de technicien mais pour avoir un discours de stratège, c'est aux membres du gouvernement qu'il appartient de le faire", insiste-t-on de même source.

Tout juste son entourage promet-il "sans doute une indication" sur les intentions fiscales du gouvernement qui taraudent les Français. Pour le reste, il s'agira de "préciser la feuille de route du gouvernement, l'agenda politique, avec toutes les mesures envisagées".

Le président de la République ne devrait pas cependant pas échapper à une question sur la taxe exceptionnelle de 75% sur les revenus dépassant 1 million d'euros, promesse de campagne qui lui avait permis de rebondir alors que Nicolas Sarkozy regagnait du terrain mais qui, ces derniers jours, semblait s'enliser dans les méandres fiscaux.

Le débat a été relancé samedi par la révélation d'une demande de naturalisation déposée à Bruxelles par le plus riche des Français, le patron de l'empire du luxe LVMH, Bernard Arnault.

Il ne pourra pas non plus échapper à une explication sur la manière d'éviter toute hausse "générale et indifférenciée" des impôts, comme il s'y est engagé vendredi, tout en réalisant l'effort de réduction du déficit public "le plus important depuis 30 ans". Cet effort devrait entraîner "15 à 20 milliards d'euros" de hausses d'impôts en 2013, croit savoir le Journal du dimanche citant une source anonyme.

"Pas un bouchon au fil de l'eau"

François Hollande doit aussi imposer son style et le reconnaît volontiers. "Un style, cela s'imprime au fur et à mesure", a-t-il observé dans des confidences au Monde publiées samedi. Le président "normal" est à la recherche d'un juste milieu entre la "présidence altière et rare" d'un François Mitterrand et la "réactivité maximale" d'un Nicolas Sarkozy.

"Je ne veux pas être comme le bouchon au fil de l'eau", a-t-il insisté, revendiquant le droit à la "constance" dans l'action.

"Dans cette période marquée par la montée des prix, les plans sociaux et la hausse du chômage, la chronologie des Français ne correspond pas à celle de l'action gouvernementale", reconnaît-il cependant. Face à "la souffrance sociale des Français" et "la montée du chômage, il doit redéfinir le cap", a expliqué vendredi sur Canal + un proche du chef de l'Etat, le ministre du Travail Michel Sapin.

D'autant que dans les enquêtes d'opinion, tous les voyants virent au rouge pour un président, dont la cote de popularité est "plus faible que celles de tous ses prédécesseurs" à situations comparables, soulignait déjà fin août Gaël Sliman, de l'institut BVA.

Sondage après sondage, le moral des Français plonge tandis que leur désillusion sur la capacité du chef de l'Etat à tenir ses promesses ne fait que croître. Selon la dernière enquête en date, Ifop paru dans dans le Journal du Dimanche, ils ne sont plus que 48% à estimer qu'il tient ses engagements de campagne contre 57% au mois d'août.

M. Hollande devra aussi siffler la fin de la récréation au gouvernement après plusieurs algarades entre ministres. Selon un membre du gouvernement, "on peut comprendre des couacs gouvernementaux sur des sujets de fonds, mais pas le couac des egos qui est la marque de l'inexpérience".

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