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Hollande écarte une hausse généralisée des impôts

François Hollande Cour des Comptes François Hollande prononce un discours à la Cour des Comptes le 7 septembre 2012.[PIERRE VERDY / POOL / AFP]

Le président François Hollande a écarté vendredi toute hausse "générale et indifférenciée" des impôts pour les ménages français, tout en prévenant que l'effort de réduction du déficit public serait "le plus important depuis 30 ans".

"Je confirme ici l'engagement pris par la France de ramener le déficit public à 3% (du produit intérieur brut) à la fin de l'année 2013. Ce sera l'effort budgétaire le plus important depuis 30 ans", a-t-il lancé lors d'une audience solennelle de la Cour des comptes, son corps d'origine.

Le chef de l'Etat a expliqué vouloir respecter cet objectif pour "préserver la qualité de la signature de la France à l'égard des marchés pour financer notre dette à des taux d'intérêt les plus bas possible, ce qui est le cas aujourd'hui", mais aussi "pour retrouver des marges de manoeuvre nécessaires" pour l'avenir.

 

Un effort "justement partagé

Alors que le gouvernement tente de boucler le projet de budget pour l'an prochain, il a reconnu que "le ralentissement économique actuel" rendait "encore plus ardu" mais "encore plus nécessaire" cet objectif. Cela représente "un peu plus de 33 milliards d'euros en termes d'inflexion des dépenses et en termes de recettes supplémentaires", a rappelé François Hollande.

Il a promis que l'effort serait "justement partagé".

"C'est la raison pour laquelle je me refuse, avec le gouvernement, à une augmentation générale et indifférenciée des impôts sur les ménages, qui dégraderait leur pouvoir d'achat", a insisté le président. "Ceux qui ont le plus devront acquitter davantage."

Quant aux entreprises, il a dit, sans plus de précisions, que la charge fiscale serait répartie entre PME et grands groupes "de façon à mieux prélever sans nuire à la compétitivité".

 

10 milliards d'économies en 2013

Côté dépenses, il a réaffirmé son intention de les maîtriser. "Les dépenses hors charge de la dette et pensions seront stabilisées en valeur, ce qui permettra de réaliser sur la seule année 2013 des économies de plus de 10 milliards d'euros", a-t-il rappelé.

Pour autant, il a une nouvelle fois critiqué la Révision générale des politiques publiques (RGPP) mise en place par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, jugée "mécanique et purement comptable".

Pour la remplacer, le chef de l'Etat a annoncé "un séminaire gouvernemental sur la modernisation de l'action publique" qui "se tiendra à la fin de ce mois sous l'autorité du Premier ministre" Jean-Marc Ayrault.

"A son issue sera élaborée une feuille de route interministérielle sur les missions prioritaires de l'Etat", un Etat qu'il souhaite "stratège", "protecteur" et garant de la cohésion sociale, territoriale et environnementale, a-t-il insisté.

Cette "feuille de route" fera ensuite l'objet d'une "concertation" express, au niveau central et local, "qui sera achevée à la fin du mois de novembre".

 

Des efforts pour clore la crise

François Hollande a justifié ces efforts par la volonté de "clore" la phase de la crise de la zone euro.

Des "décisions importantes" ont été prises, selon lui, par l'Union européenne fin juin et par la Banque centrale européenne jeudi, avec un nouveau programme de rachat de dette publique pour faire baisser les taux d'intérêt des pays en difficulté. Mais "ces décisions ne nous dispensent pas de mettre de l'ordre dans la gestion de nos pays respectifs", a-t-il martelé.

 

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