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Séance houleuse à l'Assemblée

Jean-Marc Ayrault devant l'Assemblée nationale le 17 juillet 2012[BERTRAND GUAY / AFP]

Pour la deuxième fois depuis le début de la session extraordinaire, la plupart des députés UMP ont quitté momentanément l'hémicycle, lors de la séance des questions au gouvernement mardi, pour protester contre la longueur d'une intervention du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Alors que la durée des questions des députés et des réponses des ministres lors de cette séance est limitée à deux minutes, le chef du gouvernement parlait déjà depuis plus de six minutes lorsque les bancs de la droite, d'où montait le tumulte, ont commencé à se vider. Au total, Jean-Marc Ayrault s'est exprimé pendant près de neuf minutes.

Mais "le temps des interventions du Premier ministre n'est pas décompté", a rappelé le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, s'appuyant sur des règles internes fixées en 2009.

"C'est systématiquement qu'il utilise du temps à rallonge. C'est autant de questions qui ne seront pas posées par les autres groupes notamment par l'UMP", a protesté le président des députés UMP, Christian Jacob dans les couloirs. "Si le Premier ministre refuse le débat, qu'il le dise clairement. Et qu'il ne vienne pas si c'est pour nous faire un monologue ou nous refaire un discours de politique générale!".

Tous les députés UMP n'ont pas quitté les bancs: ainsi, François Fillon est resté dans l'hémicycle. Le groupe centriste des amis de Jean-Louis Borloo n'a pas quitté l'hémicyle non plus.

M. Ayrault a défendu l'action de son gouvernement, et dressé un bilan sévère du quinquennat précédent, en réponse à un député PS de l'Yonne Jean-Yves Caullet.

Le gouvernement "a trouvé une France abîmée, une France endettée (...), une France désindustrialisée (...) dépassée par la mondialisation (...), une France cassée en deux (...), et une France inquiète du lendemain avec des plans sociaux retardés et un chômage aggravé".

Le Premier ministre consultait ses fiches, mises sur son pupitre, ce qui a suscité l'ironie de M. Jacob selon qui "il ânonne un texte écrit".

 

Une sortie calculée ?

La sortie des députés UMP leur a évité d'entendre la coprésidente des députés écologistes, Barbara Pompili, dénoncer en séance, juste après l'intervention de Jean-Marc Ayrault, "l'attitude indigne de certains députés de l'UMP" qui avaient sifflé la semaine dernière la ministre EELV Cécile Duflot, parce qu'elle portait une robe.

Les députés UMP ne sont sortis que dix minutes. Leur collègue Véronique Louwagie (Orne) a alors posé sa propre question au Premier ministre "qui n'est pas obligé de mettre dix minutes pour me répondre", a-t-elle ironisé.

Quelques instants plus tard, les événements en Syrie commandaient la gravité et c'est dans un silence absolu que les députés ont entendu le chef de la diplomatie Laurent Fabius rappeler leur bilan, "20.000 morts, des centaines de milliers de blessés".

Les élus UMP avaient boudé Laurent Fabius le 4 juillet lors de son discours sur les décisions du sommet européen de Bruxelles fin juin, pour protester contre le refus de la majorité socialiste d'inscrire cette semaine-là à l'ordre du jour des questions d'actualité au gouvernement.

"Séance après séance, il faut toujours qu'ils trouvent quelque chose pour se faire remarquer", a commenté devant la presse le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux.

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