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L'équipe de foot des députés va-t-elle perdre ses meilleurs éléments ?

Député football Eric Woerth lors d'un match de l'équipe des députés en 2008.[PATRICK HERTZOG / AFP]

Les élections législatives sont à l'Assemblée nationale ce que le mercato est aux équipes de Ligue 1. Un moment décisif qui peut bouleverser la physionomie d'une équipe de football. Ici c'est celle des députés dont on parle.

Un entraineur, onze joueurs et quelques remplaçants. Chaque année, l'équipe de football des députés de l'Assemblée nationale affronte celle du Variétés Club de France, pour une œuvre caritative. 90 minutes qui permettent d'"abolir les barrières partisanes" se réjouit l'entraîneur de l'équipe, un certain Guy Roux qui rigole encore d'un député communiste qui le suppliait de "ne pas le faire jouer  à droite".

Pour figurer sur cette étonnante feuille de match, les parlementaires ne doivent pas s'entrainer d'arrache-pied. Il leur suffit quelques semaines avant le fameux match de l'année de s'inscrire et de préciser leur poste de prédilection. 

Braouezec, le gardien est menacé

Mais cette équipe qui n'est pas franchement type pourrait perdre quelques éléments dimanche. A commencer par son gardien, le communiste Patrick Braouezec. Le député sortant de Seine-Saint-Denis a beau être "un très bon gardien, un joueur étonnant et de qualité" d'après son entraineur, il est menacé dans son fief par le socialiste Mathieu Hanotin qu'il affrontera finalement en duel. "Je pourrai perdre mon goal ?" s'inquiète Guy Roux à cette annonce.

Des joueurs qui ne se représentent pas

Ce qui est certain c'est qu'il a déjà perdu une de ses têtes d'affiches. Depuis quelques semaines, François Hollande n'est plus député, mais Président de la République. Au nom de la séparation des pouvoirs, voilà une absence constitutionnelle dont il faudra s'accommoder ! Le bourguignon peut aussi mettre une croix sur son arrière droit Eric Besson. L'ancien ministre ne se représente pas dans la Drôme et ne distillera plus de ballon à ses collègues de droite ou de gauche. Idem pour Alain Ferry, député UMP du Bas-Rhin et le communiste Maxime Gremetz dans la Somme qui ont mis fin à leurs carrières parlementaire.

Autre joueur menacé de disparaitre des tablettes de l'ancien coach de l'AJA, le député UMP de Marseille, Renaud Muselier. S'il est "un joueur très rapide", il est en difficulté dans sa circonscription face à la ministre délégué en charge des personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti. La même angoisse pèse sur les épaules du centriste Nicolas Perruchot. Le député de Blois qui avait délogé en son temps Jack Lang est en ballotage défavorable face à un socialiste. Le député du Tarn, Philippe Folliot, buteur sous le maillot parlementaire, est lui aussi en mauvaise position pour garder son poste.

Xavier Bertrand, le numéro 10 de l'équipe

Autant de joueurs en moins dans l'effectif ? "Je souhaite à tous mes joueurs d'être élus", indique malicieux Guy Roux. Mais philosophe, il se réjouit aussi de pouvoir découvrir "de nouveaux joueurs" qui seront autant de nouveau députés.

Lors des prochaines rencontres, il devrait pouvoir néanmoins disposer d'une ossature solide. De nombreux joueurs-parlementaires sont en ballotage favorable. Comme l'UMP Xavier Bertrand qui fait office de précieux numéro 10 dans le dispositif. "Il aurait pu être un vrai footballeur, s'il avait persévéré, il aurait pu être au niveau CFA" indique sans rire Guy Roux. Pour garder son poste, il devra tout de même battre la socialiste Anne Ferreira qu'il devance de 3 petits points.

Pilier de l'équipe de Guy Roux, Luc Châtel aurait pu "prétendre à la DH", estime le bourguignon qui le fait jouer milieu de terrain lors des matchs de l'équipe. Avec 14 points d'avance sur sa rivale écologiste dans son fief de Chaumont, il devrait logiquement être réélu et porter le maillot de l'Assemblée pour quelques matchs encore. 

Baroin sera-t-il tojours avant-centre

Pour le poste d'avant-centre, Guy Roux espère compter sur l'ancien ministre UMP "François Baroin qui se défend bien en attaquant de pointe". Sa circonscription de Troyes l'a porté nettement en tête au soir du premier tour et devrait le réélire dimanche. 

Le même augure attend vraisemblablement les députés UMP Céleste Lett en Moselle, Lionel Tardy en Haute-Savoie et Eric Woerth dans l'Oise. Côté socialiste, la présence de Jean-Marie Le Guen en ballotage très favorable à Paris semble également acquise pour les cinq prochaines années. Ces derniers sont plutôt réputés jouer avec leur cœur qu'avec leurs pieds, mais qu'importe pour Guy Roux. 

Le chouchou Glavany

Et comme dans toutes les équipes, l'entraîneur a son chouchou. Celui de Guy Roux, c'est peut-être le député socialiste des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany. Assuré d'un second tour sans trop d'embûches après avoir récolté 47,8% des suffrages au premier, il ne devrait pas manquer les prochains matchs "C'est un phénomène, il est plein d'enthousiasme, assure Guy Roux. J'ai toujours une peur bleue qu'il ait un pépin de santé". Joueur parmi les plus âgés de l'effectif, "il joue toujours le dernier quart d'heure de la première mi-temps".

Mais élus ou pas, Guy Roux donne rendez-vous à tous ces parlementaires ou ex-parlementaires en mai 2013 pour le prochain match de l'équipe.

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