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Communication : Hollande sait faire, par Philippe Labro

Carnet_Labro.jpg Philippe Labro, écrivain, journaliste[THOMAS VOLLAIRE / DIRECT8]

La stratégie de communication de François Hollande me semble offrir l’exemple d’un quasi sans-faute. Toute la campagne du candidat, à partir du tournant clé de son parcours, c'est-à-dire le meeting du 22 janvier au Bourget, aura constitué à, peu à peu, le faire percevoir comme « déjà Président ».

 
Hollande lui-même, eut le culot de déclarer très tôt : « je suis le prochain Président ». A l’époque, cela avait fait sourire. En réalité, c’était délibéré. Il fallait, rapidement, faire pénétrer, dans l’inconscient collectif français, que l’ancien secrétaire général du PS, président du conseil régional de Corrèze, avait la stature, la carrure, le discours et le comportement « présidentiels ». Certes, en appuyant sur cette « normalité » qui (contrairement à ce que croyaient ses adversaires, qui, là encore, en souriaient) aura été un atout considérable. Mais aussi, en se solennisant selon les circonstances. C’est ainsi que les tragédies de Montauban et Toulouse lui permirent, en collant au plus près à toutes les actions du Président Sarkozy, de ne pas être marginalisé au cours de ces quelques jours décisifs. Sa présence aux cérémonies de Montauban, aux côtés d’autres candidats, aura sans doute renforcé, de façon subliminale, la perception d’un homme grave, sérieux, conscient de la cruauté du moment.
 
Enfin, et surtout, depuis que les résultats du premier tour l’ont mis en tête (de 1,4 point seulement, dira-t-on – mais en tête), François Hollande, relayé en cela par les medias et un monde politique qui se préoccupe déjà des futurs ministres, de la distribution future des rôles, a entièrement adopté le costume, le verbe, les attributs présidentiels. Son dernier coup, très réussi, aura été sa conférence de presse d’hier. Bien organisée, conforme aux points de presse à l’américaine, suivie par tout le corps journalistique français et étranger, aux réponses maîtrisées face aux questions posées par une presse apparemment séduite, et apparemment convaincue qu’elle s’adresse déjà à un chef d’État.
 
J’ignore s’il a concocté cela tout seul, mais je suppose, bien plutôt, que ses conseillers en communication, nombreux et expérimentés, ont savamment mis en place cette stratégie - probablement payante.
 

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