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Stromae et Daft Punk redonnent des couleurs au marché du disque

Les Daft Punk à Los Angeles, le 26 janvier 2014 [Frederic J. Brown / AFP/Archives] Les Daft Punk à Los Angeles, le 26 janvier 2014 [Frederic J. Brown / AFP/Archives]

Les succès exceptionnels de Stromae, Daft Punk et Maître Gims ont redonné des couleurs au marché du disque français en 2013, qui est revenu dans le vert pour la première fois depuis onze ans.

L'an dernier, le marché de la musique enregistrée (ventes de CD et DVD, téléchargement et revenus du streaming, droits voisins) a progressé de 2,3%, à 603,2 millions d'euros, selon les chiffres publiés lundi au Midem par le principal syndicat des producteurs de disques (Snep), qui parle d'"année atypique".

Dominant largement les ventes de l'année, "Racine Carrée" de Stromae, s'est écoulé à plus d'un million d'exemplaires en seulement quatre mois, un première depuis 2004.

"Random Access Memories" de Daft Punk et "Subliminal" de Maître Gims, qui complètent le trio de tête, se sont tous deux vendus à plus de 500.000 exemplaires.

Au total, dix-sept des vingt meilleures ventes d'albums ont été réalisées par des artistes francophones.

Le fait le plus surprenant est que les ventes de CD et de DVD, qui ne cessent de chuter depuis 2002, sont reparties à la hausse (+1%, à 367,4 M EUR), grâce à ces succès hors norme.

"La déception est venue de la stabilité des revenus du numérique", qui ont augmenté de 0,6%, à 125,8 M EUR, a reconnu le directeur général du Snep Guillaume Leblanc, lors d'une conférence de presse.

Ceux-ci représentent désormais 26% du chiffre d'affaires de la musique enregistrée hors droits voisins.

"Pendant trois mois, une partie du numérique a été bloquée par l'absence d'accord entre YouTube et la Sacem, ce qui a joué sur les chiffres du marché. Mais notre sentiment, c'est que la courbe va repartir très fort cette année", a souligné le Pdg d'Universal Pascal Nègre.

Dans le cadre de difficiles négociations sur le droit d'auteur, YouTube avait momentanément retiré les publicités sur les vidéos musicales, privant les producteurs de cette source de revenus.

Le numérique se restructure déjà

Au delà, le marché numérique, qui n'a qu'une dizaine d'années, est déjà en train de se restructurer.

Le téléchargement, sur lequel l'industrie musicale a longtemps compté pour compenser la chute du CD, recule pour la première fois (-1,1%). Il représente 50% des revenus numériques du secteur.

Devant l'entrée du Midem (Marché international du disque et de l'édition musicale), au Palais des Festivals, à Cannes le 1er février 2014 [Valery Hache / AFP]
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Devant l'entrée du Midem (Marché international du disque et de l'édition musicale), au Palais des Festivals, à Cannes le 1er février 2014

"La part de marché d'iTunes (qui domine le marché du téléchargement, ndlr) est liée à la part de marché de l'iPhone", fortement concurrencé par d'autres smartphones, a noté Pascal Nègre.

En outre, "iTunes était fait pour l'iPod. Avec l'iPad, nous devons nous demander si on doit vendre les même formats qu'on vendait il y a trois, quatre ans. Il y a de plus en plus une relation entre le son et l'image", a-t-il ajouté.

Le streaming continue, lui, de progresser (+3,9%) et représente désormais 43% des revenus numériques.

Les revenus du streaming financé par la publicité (+9,6% à 18,2 M EUR), progressent plus fortement que ceux du streaming par abonnement (+1,2% à 35,8 M EUR).

Graphique montrant la composition des marché de la musique en 2013, structures des ventes numériques et meilleures ventes [P.Pizarro/V.Lefai / AFP]
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Graphique montrant la composition des marché de la musique en 2013, structures des ventes numériques et meilleures ventes

"L'usage se développe, avec 1,5 million d'abonnés supplémentaires en un an. Mais les offres d'abonnement en streaming sont encore peu connues du grand public. Il y a une marge de progression énorme, encore faut-il faire connaître ces offres et les adapter à chaque type d'usagers", a souligné le président du Snep et de Sony Music, Stéphane Le Tavernier.

Les producteurs de disques ont, une nouvelle fois, déploré le manque de diversité musicale à la radio, au moment où certaines d'entre elles souhaitent une évolution des quotas de chansons françaises.

"Dix titres représentent deux tiers des passages des nouveautés francophones de l'année sur les radio jeunes et 50 titres la totalité! On ne demande pas le grand soir, mais si on pouvait passer de 50 titres à 70 ce serait déjà bien!", a lancé M. Nègre.

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