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Décès d'un des "Frères Moustache", satiriste birman

Les "Frères Moustache", (de g à d) Lu Zaw, Lu Maw et Par Par Lay, le 18 août 2005 à Mandalay [Karl Malakunas / AFP/Archives]

L'un des "Frères Moustache", l'une des troupes de satiristes les plus célèbres de Birmanie qui s'était attirée les foudres de l'ancienne junte, est décédé vendredi, a annoncé son frère à l'AFP.

Par Par Lay, 67 ans, est mort des suites d'une maladie des reins, a précisé son jeune frère Lu Maw, un autre membre du trio qu'ils composaient avec leur cousin.

"Je suis triste de l'avoir perdu. Il aimait les blagues politiques et était très actif dans le mouvement pour la démocratie", a-t-il déclaré.

Les Frères Moustache comptaient parmi les détracteurs les plus courageux de la dictature militaire qui leur avait interdit de se produire.

Malgré cette interdiction jamais officiellement levée, ils jouaient régulièrement dans leur ville de Mandalay, notamment devant des touristes de plus en plus nombreux depuis la dissolution de la junte en mars 2011.

En 1996, les deux frères avaient été arrêtés pour s'être moqués de la junte lors d'une représentation chez l'opposante Aung San Suu Kyi à Rangoun.

Malgré les appels de la communauté internationale, ils avaient été condamnés à sept années de prison, puis envoyés en camp de travail avant d'être libérés en 2001.

Loin de les faire taire, cette expérience avait affûté leurs piques contre le gouvernement. Et Par Par Lay avait été à nouveau emprisonné pendant un mois en 2007, pendant la répression de la "révolte safran" emmenée par des moines bouddhistes.

Par Par Lay s'était depuis investi dans la campagne de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Suu Kyi lors des élections partielles d'avril 2012 lors desquelles l'ancienne prisonnière politique avait été élue députée.

"Son principal souhait avant de mourir était de voir la LND gagner les élections de 2015", a souligné Lu Maw.

Il a indiqué que le spectacle serait suspendu pendant une semaine, avant de reprendre avec le cousin, regrettant que Par Par Lay ne puisse jamais entendre la levée officielle de l'interdiction de la troupe par les autorités.

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