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Le jour où Victor Hugo a été enterré en grande pompe

Quinze discours se sont succédé avant que le corps de l’auteur des Misérables soit descendu dans la crypte du Panthéon.[CC / EdL]

Les rues de la capitale sont désertes, les boutiques closes. «Fermé pour cause de deuil national»,indiquent les écriteaux dans les vitrines. En ce 1er juin 1885, la troisième République rend un dernier hommage à l’un de ses grands hommes, Victor Hugo, mort dix jours plus tôt chez lui, à Paris, dans une avenue qui portait déjà son nom de son vivant.

 

A l’annonce de cette triste nouvelle, dix-sept journaux parisiens sont parus avec un cadre noir en première page. La nation française, mais aussi l’Europe tout entière, est en deuil, privée d’un homme de conviction qui avait façonné son époque. Voulues par le gouvernement en place, des obsèques nationales sont organisées.

Sous l’Arc de triomphe drapé d’un voile noir repose le cercueil du défunt, élevé sur un immense catafalque. Le dimanche 31mai, à la veille des funérailles, un flot incessant de Parisiens est venu saluer celui qui fut à la fois poète, dramaturge et homme politique.

 

Deux millions de personnes

Le jour de la cérémonie, il est onze heures et demie quand le cortège funéraire s’ébranle au son des tambours recouverts de crêpe noir. Un escadron de la garde à cheval, un régiment de cuirassiers, des représentants de l’état-major, onze chars remplis de fleurs et de couronnes ouvrent la marche.

Une marée humaine s’est installée le long du parcours. Ce sont deux millions de personnes qui convergent vers le lieu des obsèques, partageant des sentiments mêlés de douleur et d’admiration pour celui qui les a quittées.

Les témoins de cet événementsavent qu’il est et demeurera unique dans l’Histoire. Sous les yeux de la foule et comme il l’avait souhaité dans son testament, Victor Hugo est conduit vers sa dernière demeure dans le corbillard des pauvres. Viennent ensuite ses proches, les autorités de l’Etat et d’innombrables délégations.

Il est deux heures quand la voiture noire tirée par deux chevaux, et simplement décorée de couronnes de fleurs blanches, arrive aux grilles du Panthéon, six heures quand les derniers groupes y parviennent. Pendant ce temps,quinze discours se sont succédé avant que le corps de l’auteur des Misérables soit descendu dans la crypte.

L’écrivain repose aujourd’hui aux côtés d’autres grands hommes de la nation comme Aimé Césaire, dernier à être entré au Panthéon.

 

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