En direct
A suivre

Le jour où Paris a été envahie par les eaux de la Seine

Au soir du 29 janvier 1910, le seine franchit à Paris un niveau record, jamais atteint depuis 1658, soit 8,62 m officiellement mesurés sur l’échelle dite d’Austerlitz à proximité du pont du même nom.[INTERCONTINENTALE / AFP]

Depuis plus de dix jours, la seine ne cesse de monter dans Paris. Au soir du 29 janvier 1910, le fleuve franchit un niveau record, jamais atteint depuis 1658, soit 8,62 m officiellement mesurés sur l’échelle dite d’Austerlitz à proximité du pont du même nom.

 

Pour les Parisiens, c’est la statue du zouave du pont de l’Alma baignant dans l’eau jusqu’aux épaules qui témoigne de l’ampleur exceptionnelle de cette crue centennale. Elle doit ce nom à la probabilité qu’elle a de se produire à nouveau : une sur cent chaque année.

Ce sont les conditions météorologiques perdurant depuis l’automne qui l’ont provoquée. Les pluies ont été surabondantes, si bien que les sols saturés et gelés n’absorbent plus les précipitations. Une grande partie de la capitale est submergée. La ville est paralysée. L’eau potable manque, le téléphone et l’électricité sont coupés, les tramways arrêtés, 20 000 logements sont inondés.

Plusieurs ponts fermés rendent la circulation entre les deux rives difficile. Les gares de Lyon et Saint-Lazare sont bloquées, les trains ne circulent plus. Celle d’Orsay n’est plus qu’une immense piscine. Les flots ont gagné les Champs-Elysées. Les sous-sols sont dévastés et les égouts débordent.

Des torrents d’eau se déversent dans le métropolitain, dévalent les escaliers, envahissent les tunnels causant la fermeture de près de la moitié des stations. Les rues de la capitale prennent des allures de Venise.

 

Très peu de victimes

Tant bien que mal, les Parisiens construisent des passerelles à l’aide de planches, installent des embarcadères improvisés pour pouvoir franchir les zones inondées. Par endroits, seuls les canots à fond plat, utilisés par les sauveteurs pour venir secourir la population, permettent de circuler.

De ces images restent les très nombreuses cartes postales, souvenirs de la catastrophe. Mais très peu de victimes sont à déplorer. La mort tragique du caporal Tripier survenue la veille, subsiste dans les mémoires. L’homme s’était noyé après être tombé d’une barque sans savoir nager.

Des incidents se produisent dans les épiceries où les commerçants ont augmenté leurs prix, profitant des problèmes de ravitaillement. Quand la décrue s’amorce, un immense soulagement envahit la capitale. Il faudra encore deux mois à la Seine pour retrouver le cours normal de son lit.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités