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Le Festival Berlioz rejoue pour la première fois le "Concert Monstre"

"Créé en 1844 à Paris, à l'occasion du Festival de l'Industrie, le Concert Monstre dirigé par Berlioz n'a jamais été rejoué depuis" s'enthousiasme Bruno Messina, directeur du festival de la Cote-Saint-André (Isère), photographié le 31 juillet 2014 [Philippe Desmazes / AFP] "Créé en 1844 à Paris, à l'occasion du Festival de l'Industrie, le Concert Monstre dirigé par Berlioz n'a jamais été rejoué depuis" s'enthousiasme Bruno Messina, directeur du festival de la Cote-Saint-André (Isère), photographié le 31 juillet 2014 [Philippe Desmazes / AFP]

Près de 1.000 musiciens et choristes rejoueront pour la première fois depuis 170 ans le "Concert Monstre" de Berlioz, jeudi en ouverture du festival de La Côte-Saint-André (Isère) qui réunit chaque année les amoureux du compositeur dans sa ville natale.

 

"Créé en 1844 à Paris, à l'occasion du Festival de l'Industrie, le Concert Monstre dirigé par Berlioz n'a jamais été rejoué depuis", s'enthousiasme Bruno Messina, directeur du festival. La presse de l'époque l'avait qualifié de "plus grand concert de tous les temps".

Treize opus sont au programme de cette ouverture exceptionnelle, qui met en scène deux orchestres, un chœur de professionnels, des musiciens et des chanteurs amateurs. Des œuvres de Berlioz, bien sûr, dont un Hymne aux Français et un Hymne aux Travailleurs, mais aussi de Beethoven, Mendelssohn, Glück, Rossini, Halévy... "Un pot pourri des musiciens du 19e siècle", résume Bruno Messina, qui ajoute dans un sourire: "la playlist de Berlioz".

Le "Concert Monstre" du festival de la Côte-Saint-André aura lieu sous la verrière gigantesque de l'usine pensionnat Girodon à Saint-Siméon de Bressieux, bâtiment industriel remontant aux années 1870, photographié ici le 31 juillet 2014 [Philippe Desmazes / AFP]
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Le "Concert Monstre" du festival de la Côte-Saint-André aura lieu sous la verrière gigantesque de l'usine pensionnat Girodon à Saint-Siméon de Bressieux, bâtiment industriel remontant aux années 1870, photographié ici le 31 juillet 2014

Ce concert aura lieu sous la verrière gigantesque de l'usine pensionnat Girodon dans le village voisin de Saint-Siméon de Bressieux, un bâtiment industriel classé remontant aux années 1870.

"C'est un pari que nous faisons", confie le directeur, "mais pour 10 euros l'entrée, les spectateurs auront aussi droit à l'envol du chef d'orchestre, Nicolas Chalvin, dans une montgolfière d'époque, et à un bal américain avec de la musique des Cajuns de la Louisiane".

- Autour de Christophe Colomb -

 

Sous le titre "Berlioz en Amérique au temps des révolutions industrielles", cette 21e édition, jusqu'au 31 août, s'ouvre aux musiques du Nouveau Monde, comme le fit en son temps Berlioz, sollicité à maintes reprises pour s'y rendre, mais qui ne fit jamais la traversée de l'Atlantique.

"Ce sont les Steinway, famille allemande émigrée à New York qui connut un immense succès avec ses pianos, encore aujourd'hui les meilleurs au monde, qui invitèrent sans succès Berlioz à venir aux Etats-Unis", raconte Bruno Messina.

Le compositeur se rendit en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne et même à Saint Petersbourg, où il était adulé, mais il attendait en France la reconnaissance de ses concitoyens... qu'il n'obtint pas de son vivant. Ce n'est qu'en 1870, un an après sa mort, qu'un hommage musical lui fut enfin rendu à Paris.

Ce festival sera aussi l'occasion d'entendre pour la première fois depuis sa création, en 1847, le Christophe Colomb du compositeur français Félicien David, œuvre alors applaudie par Berlioz. Cette "ode-symphonie", sur le thème de la découverte de l'Amérique, mêle soliste, récitant (Denis Podalydès), chœur et orchestre. Elle sera donnée le 22 août dans la cour du Château Louis XI, avec des instruments anciens, sous la baguette du chef François-Xavier Roth.

Parmi la programmation très riche de ce festival, une intégrale des sonates pour piano et violon de Beethoven sera jouée dans l'église du village où Berlioz fut baptisé. La Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak sera interprétée (le 23) par l'Orchestre national de Lyon, dirigé par Joanna Carneiro. Des Canyons aux Etoiles, œuvre d'Olivier Messiaen créée en 1974 à New York pour célébrer le bicentenaire des Etats-Unis, est prévue le 24.

De Berlioz seront également données la Symphonie Fantastique (le 26) avec l'orchestre des jeunes (13 à 26 ans) de Sao Paulo, sous la baguette de Claudio Cruz; les Nuits d'été (le 28), avec la mezzo-soprano américaine Kate Lindsey; Romeo et Juliette (le 30) avec le London Symphony Orchestra dirigé par Sir John Eliot Gardiner, "aujourd'hui le plus grand berliozien" pour le directeur; enfin, la Damnation de Faust en clôture du festival.

 

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