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Migrants : l'Europe face à l'urgence

Des migrants dans des couvertures de survie après avoir été secouru au large des côtes italiennes. Des migrants dans des couvertures de survie après avoir été secouru au large des côtes italiennes.[ANDREAS SOLARO / AFP]

Les dirigeants de l’UE se réunissent ce jeudi 2 février à Malte à la recherche d’une position commune concernant l’afflux de migrants en Méditerranée.  

Une tragédie chasse l’autre. Depuis deux ans, la comptabilité des naufrages en Méditerranée leur fait perdre toute réalité. Pourtant, des femmes et des hommes fuyant leurs pays continuent de risquer leur vie – et souvent, de la perdre – pour tenter d’atteindre les côtes européennes.

Si l’accord conclu en mars 2016 entre l’UE et la Turquie a entraîné une baisse drastique des arrivées en Grèce, la Méditerranée centrale reste massivement empruntée par des Africains, qui partent de la Libye vers l’Italie. Une situation à laquelle l’Europe a le plus grand mal à faire face, et qui occupera l’essentiel du sommet prévu entre les 28 aujourd’hui à La Valette, à Malte.

Une coopération Europe-Afrique ?

Objectif de la réunion, trouver un moyen de «fermer la route allant de la Libye à l’Italie», selon le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui recevait hier à Bruxelles le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez al-Sarraj. Cela passera notamment par la formation des gardes-côtes libyens et un soutien financier.

Problème, trois autorités concurrentes revendiquent le pouvoir dans le pays, par lequel transitent la quasi-totalité des migrants en provenance d’Afrique subsaharienne (Erythrée, Côte d’Ivoire, Gambie…). Ainsi, un accord conclu par l’UE avec l’une de ces instances ne garantirait pas du tout la coopération des deux autres. 

A lire aussi : Migrants: la situation très tendue au large de la Libye

En outre, «les migrants sont traités en Libye de façon inhumaine», souligne Judith Sunderland, de l’ONG Human Rights Watch. «Ils subissent les exactions des passeurs, des milices et ensuite des gardiens des centres de rétention», explique-t-elle, soulignant qu’un partenariat avec Tripoli nécessiterait une grande vigilance sur la question du respect des droits de l’homme.

L’idée de coopérer avec les pays d’Afrique subsaharienne a aussi été évoquée. L’Italie a pris les devants en créant cette semaine un Fonds Afrique doté de 200 millions d’euros, venant s’ajouter à l’enveloppe habituelle pour l’aide au développement.

Une urgence humanitaire

Quelles que soit les orientations choisies, l’Europe devra agir vite. Rien que ces deux derniers jours, 1 400 personnes ont été secourues au large de la Libye et ramenées vers les ports italiens de Reggio de Calabre (sud) et de Trapani (Sicile).

L’an dernier, la péninsule a accueilli un total de 180 000 migrants, mais plus de 4 500 ont péri avant de terminer leur traversée. Deux records, selon l’Organisation internationale des migrations.

Les tentatives de mettre en place une vraie politique de répartition à l’échelle européenne ayant systématiquement échoué, le pays doit gérer seul un afflux massif, et la situation devient hors de contrôle. Comme l’a illustré la mort, il y a dix jours, d’un Gambien de 22 ans, arrivé en Italie en 2015, qui s’est noyé dans le Grand canal de Venise sous les insultes des passants. 

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